Le gouvernement congolais a franchi un pas historique dans la lutte contre le cancer du sein en RDC. Samedi dernier, la Première ministre Judith Suminwa a personnellement lancé les travaux d’une table ronde nationale dédiée spécifiquement à la lutte contre les cancers féminins, en présence de la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi. Cet événement organisé par le ministère de la Santé publique, de l’Hygiène et de la Prévoyance sociale marque une avancée significative dans la prise en charge de cette maladie qui affecte des milliers de femmes congolaises.
Dans son allocution, Judith Suminwa a lancé un véritable appel patriotique pour renforcer la riposte nationale. « C’est précisément pour cette raison que cette table ronde doit marquer un tournant décisif », a déclaré la cheffe du gouvernement. Son ambition ? Non seulement sauver des vies, mais surtout bâtir un système de santé qui inspire confiance et suscite l’adhésion du peuple congolais. Cette stratégie nationale cancer se veut une réponse concrète à l’urgence sanitaire que représente le cancer du sein en RDC.
Mais pourquoi une telle mobilisation s’impose-t-elle avec autant d’acuité ? Les chiffres officiels du Centre national de lutte contre le cancer (CNLC) révèlent une situation alarmante : plus de 7 000 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés chaque année en République Démocratique du Congo, auxquels s’ajoutent plus de 8 000 cas de cancer du col de l’utérus. Au total, près de 15 000 femmes reçoivent annuellement un diagnostic de l’un de ces deux cancers. Des statistiques qui soulignent l’impérieuse nécessité d’une stratégie nationale cancer coordonnée et efficace.
La table ronde a rassemblé médecins, chercheurs, institutions publiques et partenaires techniques autour d’un mot d’ordre fédérateur : « Ensemble contre le cancer du sein ». L’objectif central de ces assises est l’élaboration d’un cadre d’action concret articulé autour de quatre piliers fondamentaux : la prévention, le dépistage précoce, la prise en charge et le financement durable. Cette approche intégrée vise à combler les lacunes actuelles dans la lutte contre le cancer du sein Congo.
Une récente étude réalisée par Target Sarl vient éclairer d’un jour cru les défis à relever. Si la majorité des Congolais ont déjà entendu parler du cancer du sein, seuls 17 % connaissent les méthodes de dépistage comme l’auto-examen ou la mammographie. Ce déficit de connaissance constitue un obstacle majeur à la détection précoce, pourtant déterminante dans les chances de guérison. Comment espérer réduire la mortalité liée au cancer du sein RDC si les femmes ignorent comment se protéger ?
Les travaux de cette table ronde devraient aboutir à l’adoption d’une « Déclaration de Kinshasa », document d’engagement destiné à renforcer la riposte contre les cancers féminins et à garantir un accès équitable aux soins sur l’ensemble du territoire national. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où les maladies non transmissibles gagnent dangereusement du terrain en Afrique subsaharienne. Elle représente un pas décisif vers une politique de santé publique inclusive, résolument tournée vers la dignité et la protection de la femme congolaise.
La stratégie nationale cancer qui émergera de ces réflexions collectives devra nécessairement intégrer un volet crucial : la sensibilisation massive aux techniques de dépistage cancer Congo. L’auto-examen des seins, méthode simple et accessible à toutes, pourrait constituer le premier rempart contre cette maladie. De même, le développement de centres de mammographie dans les provinces permettrait de démocratiser l’accès au dépistage précoce.
L’engagement personnel de Judith Suminwa santé dans ce combat n’est pas anodin. Il témoigne de la volonté politique d’ériger la lutte contre le cancer du sein en priorité nationale. Dans un pays où les infrastructures sanitaires peinent souvent à répondre aux besoins de la population, cette mobilisation au plus haut niveau de l’État pourrait changer la donne pour des milliers de femmes confrontées à cette maladie.
La route reste longue, mais la Déclaration de Kinshasa pourrait marquer le début d’une nouvelle ère dans la prise en charge des cancers féminins en RDC. L’enjeu dépasse la simple santé publique : il touche à l’équité sociale, à l’autonomisation des femmes et au développement humain du pays tout entier. Le succès de cette stratégie nationale cancer dépendra de la capacité des autorités à transformer les engagements en actions concrètes, et les paroles en réalisations tangibles pour les femmes congolaises.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
