« Le Congo est mal raconté. » Cette phrase du ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, résonne comme un constat amer mais surtout comme un appel à l’action pour les professionnels de la communication congolaise. Comment en sommes-nous arrivés à cette situation où l’image d’un pays aussi riche en potentialités est systématiquement dévalorisée ? La réponse se trouve peut-être dans cette cérémonie de remise et reprise à l’Association des professionnels de la communication et du marketing (ASPROCOM) ce 25 octobre 2025.
Face à une assistance composée des acteurs clés du secteur, le ministre Muyaya n’a pas mâché ses mots. « Nous faisons face à des défis qui peuvent aussi être des opportunités. Tout dépend de la manière dont on le présente », a-t-il déclaré, soulignant le pouvoir transformateur de la communication. Dans un monde où les technologies évoluent à une vitesse vertigineuse et où la parole se libère, les communicateurs congolais détiennent-ils les clés pour redorer le blason national ?
La stratégie présentée par le vice-président Étienne M’libwa, baptisée « COVOT », semble apporter des éléments de réponse concrets. Cet acronyme qui signifie Cohésion, Opportunités, Valorisation, Organisation et Transformation représente une feuille de route ambitieuse pour restructurer tout un secteur. « La cohésion sera le ciment de notre action », a promis M’libwa, insistant sur la nécessité de fédérer l’ensemble des professionnels autour d’une vision commune.
Mais au-delà des belles paroles, qu’est-ce qui change réellement sur le terrain ? L’engouement observé depuis l’annonce du nouveau comité directeur semble témoigner d’une soif de changement. Plus de 1200 demandes d’adhésion enregistrées en quelques jours seulement : le chiffre est éloquent. Les communicateurs congolais aspirent-ils enfin à s’organiser pour peser dans la balance médiatique internationale ?
Le ministre Muyaya a particulièrement salué deux aspects de la nouvelle vision de l’ASPROCOM : la formation continue et le placement professionnel. « L’idée est de se demander ce que chacun de nous peut faire, dans sa position ou dans son rôle, pour nous assurer que nous contribuons tous à ce que j’appelle le changement de narratif », a expliqué le ministre. Cette approche pragmatique répond-elle aux véritables besoins d’un secteur souvent fragmenté et peu structuré ?
La transformation numérique apparaît comme l’autre pilier essentiel de cette refonte. Dans un pays où le digital prend une place croissante, les professionnels de la communication et du marketing peuvent-ils devenir les fers de lance de cette révolution ? « Nous guidons nos membres dans l’adoption des nouvelles technologies, promouvons l’innovation numérique dans la communication et sensibilisons aux enjeux de cybersécurité », a détaillé le vice-président de l’ASPROCOM.
Patrick Muyaya, en tant que ministre de la Communication et Médias, considère cette profession comme « l’une des fonctions les plus stratégiques des États ». Cette reconnaissance officielle marque-t-elle un tournant dans la considération accordée aux métiers de la communication en RDC ? Le gouvernement semble enfin comprendre que les batailles médiatiques se gagnent avec des professionnels bien formés, organisés et patriotiques.
Le nouveau comité dirigé par Grâce Wilfreid Monzele devra maintenant passer des paroles aux actes. Avec une équipe comprenant des profils variés allant de la stratégie à la formation en passant par les relations extérieures, l’ASPROCOM dispose-t-elle des ressources humaines nécessaires pour relever ce défi colossal ? La réponse se construira jour après jour, communication après communication.
Au final, cet appel du ministre Muyaya dépasse le simple cadre professionnel. Il s’agit ni plus ni moins d’une invitation à reconstruire l’identité narrative d’une nation. Les communicateurs congolais sauront-ils transformer cette opportunité en réalité tangible ? L’avenir de l’image internationale de la RDC pourrait bien se jouer dans cette capacité à raconter une autre histoire, celle d’un Congo résilient, innovant et tourné vers l’avenir.
La route sera longue, mais les premiers pas semblent prometteurs. Entre les déclarations d’intention et la mise en œuvre effective, quel sera le véritable impact de cette mobilisation des professionnels de la communication et du marketing ? Une chose est sûre : le temps du « Congo mal raconté » pourrait bientôt appartenir au passé si cette dynamique collective se maintient.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Eventsrdc
