La récente analyse de l’Institut Ebuteli jette une lumière crue sur les dysfonctionnements structurels qui entravent l’action du gouvernement Suminwa II. Depuis août 2025, la République Démocratique du Congo navigue dans un brouillard institutionnel où les attributions ministérielles demeurent floues, créant un terreau fertile pour les conflits de compétences et les doublons administratifs. Comment un gouvernement peut-il prétendre à l’efficacité lorsque ses propres fondements juridiques présentent de telles lacunes ?
L’absence d’ordonnances d’attributions alignées sur la nouvelle architecture ministérielle constitue une faille béante dans l’édifice gouvernemental. Cette carence normative ne se limite pas à un simple formalisme administratif ; elle engendre des conséquences tangibles sur la gouvernance en RDC. Les chevauchements de compétences entre ministères deviennent monnaie courante, tandis que l’évaluation objective du travail ministériel relève de la gageure. Le gouvernement Suminwa joue-t-il avec le feu en négligeant ces fondamentaux de l’action publique ?
La situation des ministres délégués illustre parfaitement cette ambiguïté institutionnelle. Leur statut, qualifié de « flou » par l’Institut Ebuteli, transforme ces acteurs gouvernementaux en équilibristes devant naviguer dans des zones grises permanentes. Sans mandat clairement défini, comment ces ministres pourraient-ils pleinement assumer leurs responsabilités ? Cette imprécision dans la définition des tâches ministérielles ne risque-t-elle pas de créer des angles morts dans la gestion des politiques publiques ?
Le problème s’aggrave avec la multiplication des agences et services au sein du cabinet présidentiel. Cette prolifération d’entités aux missions redondantes avec celles des ministères crée une concurrence délétère entre institutions. Au lieu de renforcer la gouvernance du gouvernement Suminwa, cette duplication des structures affaiblit la cohérence de l’action étatique. Ne assiste-t-on pas à une dilution progressive de l’autorité ministérielle au profit d’instances parallèles ?
Les attributions ministérielles en RDC doivent impérativement sortir de ce flou artistique pour garantir une action gouvernementale efficace. L’Institut Ebuteli propose des pistes concrètes : clarification du statut des ministres délégués, rationalisation de la structure gouvernementale et actualisation urgente des ordonnances. Ces recommandations constituent-elles la feuille de route que le gouvernement Suminwa devrait adopter pour restaurer la crédibilité de son action ?
La balle est désormais dans le camp de l’exécutif congolais. Le gouvernement Suminwa parviendra-t-il à transformer cette alerte en opportunité de réforme ? La clarification des attributions ministérielles représente un enjeu crucial pour l’avenir de la gouvernance en RDC. Sans cadre normatif clair, comment espérer une mise en œuvre efficace des politiques publiques promises à la nation ?
Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir de cette équipe gouvernementale. La capacité du gouvernement Suminwa à répondre à ces critiques constructives constituera un test décisif pour sa crédibilité. La rationalisation des structures et la clarification des compétences ministérielles s’imposent comme des prérequis indispensables à toute amélioration tangible de la gouvernance en République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
