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Détention du chef Suku Kavabioko : la communauté exige sa libération immédiate

La détention prolongée de Sa Majesté Kavabioko, chef traditionnel Suku plus communément appelé Zombi, continue de susciter l’indignation au sein de sa communauté. Incarcéré depuis trois mois au sein de la prison de Ndolo, ce chef minikongo voit son cas devenir l’épicentre d’une bataille judiciaire mettant en lumière les tensions entre tradition et justice étatique.

La communauté Suku, établie dans les provinces de Kinshasa, du Kwango et du Kwilu, a officiellement exprimé son mécontentement par le biais d’un communiqué rendu public samedi 25 octobre. Ce document, parvenu à Radio Okapi, souligne avec insistance que le procès public récemment organisé n’a pas permis d’établir de manière probante les faits reprochés à l’autorité traditionnelle. L’accusation principale, celle d’avoir incité des militaires à commettre des actes contraires à la loi, serait restée sans fondement démontrable selon les représentants de la cour royale.

Joseph Mungema, coordonnateur de la cour royale Suku, s’est fait le porte-voix de cette revendication collective. « Nous réclamons son acquittement et sa libération afin qu’il puisse, en tant que responsable, continuer à veiller sur son peuple », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Ainsi, le droit sera dit et justice sera faite. Détenir un chef traditionnel constitue un manque de respect envers notre tradition bantoue et la mémoire collective de nos ancêtres. » Cette prise de position ferme illustre la dimension culturelle et symbolique que revêt cette affaire pour la communauté Suku en RDC.

L’arrestation de Sa Majesté Kavabioko remonte au 26 juillet dernier, lorsque des individus non identifiés ont procédé à son interpellation avant de le conduire dans un cachot des services de sécurité. Cette méthode d’arrestation, entourée d’un certain flou, alimente les interrogations sur le respect des procédures judiciaires. La détention à la prison de Ndolo du chef traditionnel Suku soulève des questions fondamentales : jusqu’où peut s’étendre la présomption d’innocence pour les autorités coutumières ? Comment concilier les exigences de la justice moderne avec le respect dû aux institutions traditionnelles ?

Pour de nombreux membres de la communauté Suku, la loyauté dont aurait fait preuve ce chef minikongo au service de la nation rend d’autant plus incompréhensible le traitement qui lui est actuellement réservé, qualifié d’« injuste » par ses soutiens. La perception d’une injustice s’est progressivement installée, renforcée par l’absence de preuves tangibles présentées lors du procès public. La situation du chef traditionnel Suku détenu à Kavabioko dépasse ainsi le simple cadre judiciaire pour toucher à la reconnaissance des institutions traditionnelles dans l’architecture sociale congolaise.

L’affaire du chef minikongo pourrait constituer un précédent significatif dans les relations entre l’État congolais et les autorités traditionnelles. La communauté Suku, par la voix de son coordonnateur Joseph Mungema, attend désormais que la justice ordinaire reconnaisse l’absence de charges suffisantes et prononce la libération de son représentant. Le sort de Sa Majesté Kavabioko, désormais entre les mains de l’appareil judiciaire, symbolise les défis de la coexistence entre différents systèmes d’autorité au sein de la République Démocratique du Congo.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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