Une étude choc vient de révéler que la majorité des Congolaises ignorent comment détecter précocement le cancer du sein, pourtant deuxième cancer le plus meurtrier chez les femmes en République Démocratique du Congo. Cette méconnaissance des moyens de dépistage représente un véritable défi de santé publique alors que les projections de l’OMS annoncent une augmentation alarmante des cas d’ici 2050.
L’étude réalisée par Target Sarl, présentée lors d’un webinaire ce jeudi 23 octobre 2025, dresse un constat préoccupant : si 60% de la population congolaise a déjà entendu parler du cancer du sein, seulement 17% connaissent les méthodes de dépistage disponibles. Comment expliquer un tel décalage entre la notoriété de la maladie et la méconnaissance des solutions préventives ?
Selon Monsieur Serge Mumbu, General Manager de Target Sarl, « le cancer du sein représente une menace croissante pour la santé des femmes congolaises, avec des estimations passant de 8.623 cas en 2025 à 29.831 cas en 2050 ». Ces chiffres soulignent l’urgence d’intensifier les efforts de sensibilisation sur le dépistage du cancer sein, particulièrement dans un contexte où les infrastructures médicales spécialisées restent limitées dans plusieurs régions du pays.
L’analyse des résultats montre que l’information circule principalement par le bouche-à-oreille (35%), les réseaux sociaux (25%) et la télévision (21%). Cependant, cette diffusion d’information reste superficielle, ne permettant pas aux populations d’acquérir une connaissance pratique des moyens de dépistage comme l’auto-examen, la consultation médicale spécialisée ou la mammographie.
Le Dr Damien Mamanisini des cliniques universitaires de Kinshasa a rappelé lors de la présentation que « la détection précoce représente l’arme la plus efficace contre le cancer du sein. Un diagnostic à un stade initial multiplie considérablement les chances de guérison complète ». Pourtant, sans connaissance des méthodes de dépistage, comment les femmes congolaises peuvent-elles bénéficier de cette précocité diagnostique ?
L’étude Target Sarl révèle des disparités provinciales significatives. La province de l’Equateur présente le taux le plus élevé de personnes ayant été témoins directs de cas de cancer du sein dans leur entourage (54%), un chiffre bien supérieur à la moyenne nationale qui s’établit à environ un tiers des répondants. Cette concentration géographique appelle-t-elle à un renforcement ciblé des campagnes de sensibilisation cancer Congo dans les régions les plus touchées ?
La méthodologie de l’enquête, basée sur 1.587 interviews représentatives de la population congolaise de 15 ans et plus réparties dans 8 régions, confère une solidité statistique indéniable à ces résultats. Avec une durée moyenne d’entretien de 12 minutes 40 secondes, l’étude a permis de recueillir des données qualitatives et quantitatives précieuses pour orienter les futures stratégies de santé publique.
Face à ce constat, quelles solutions concrètes peuvent être mises en œuvre pour améliorer la connaissance des moyens de dépistage cancer sein en RDC ? Les recommandations de l’étude suggèrent notamment le développement de campagnes d’information ciblées, la formation des relais communautaires et l’intégration de l’éducation sur le cancer du sein dans les programmes de santé de base.
La situation actuelle appelle à une mobilisation collective. Alors que le cancer du sein continue sa progression silencieuse, l’ignorance des moyens de dépistage constitue le principal obstacle à une prise en charge efficace. Les autorités sanitaires, les organisations non gouvernementales et la société civile doivent unir leurs efforts pour transformer la simple connaissance de la maladie en une maîtrise active des méthodes préventives.
Le rapport complet de l’étude Target Sarl offre des pistes détaillées pour relever ce défi de santé publique. Sa consultation par les décideurs et acteurs de la santé en RDC pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte contre le cancer du sein, transformant la fatalité en action préventive concrète pour la santé des femmes congolaises.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
