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Polluants plastiques à Goma : un danger méconnu pour les victimes d’AVC

Dans les quartiers de Goma, une vérité médicale longtemps ignorée émerge des décombres environnementaux : les polluants plastiques traquent silencieusement les artères humaines, transformant des vies actives en combats quotidiens contre la paralysie. Ce jeudi 23 octobre, une dizaine de personnes vivant avec un handicap suite à des accidents vasculaires cérébraux ont découvert l’effroyable connexion entre leur condition et l’environnement dégradé.

L’ONG Appui aux initiatives communautaires de conservation de l’environnement et de développement durable (AICED) a brisé le silence autour de cette menace sanitaire. Le constat est alarmant : au Nord-Kivu comme ailleurs en RDC, les plastiques usagés deviennent des armes à retardement contre la santé cérébrale. Comment en sommes-nous arrivés à cette situation où nos propres habitudes de consommation menacent notre intégrité physique ?

Faustin Nyebone, coordonnateur de l’AICED, dévoile le mécanisme implacable : « Les additifs toxiques et les microparticules contenus dans les plastiques sont des perturbateurs endocriniens. Ils pénètrent dans notre organisme, obstruent les vaisseaux sanguins et empêchent le sang d’atteindre le cerveau. Le résultat ? Des AVC qui transforment des vies entières, créant des handicaps permanents comme la paraplégie. »

La situation à Goma illustre une tragédie environnementale devenue sanitaire. Les sachets plastiques, rois incontestés des marchés, cachent leur vrai visage derrière une apparente praticité. Pire encore, leur réutilisation pour couvrir les aliments pendant la cuisson ou leur combustion pour allumer le feu libèrent des toxines directement inhalées ou ingérées. Ces gestes anodins deviennent des facteurs de risque supplémentaires pour des populations déjà vulnérables.

L’association Solidarité des paraplégiques, bénéficiaire de cette sensibilisation, représente le visage humain de cette crise silencieuse. Derrière chaque cas de handicap lié aux AVC se cachent des histoires de vies bouleversées, de familles déstabilisées et de rêves anéantis. La prévalence de la paraplégie dans la région interroge notre rapport collectif à l’environnement.

Mais pourquoi cette menace reste-t-elle si peu documentée ? Les causes traditionnelles des AVC – mode de vie, hérédité, stress – occultent souvent le rôle déterminant des polluants environnementaux. Pourtant, les preuves s’accumulent : les plastiques ne se contentent pas d’étouffer nos paysages, ils asphyxient littéralement nos organismes de l’intérieur.

L’initiative de l’AICED ouvre une brèche dans le mur de l’indifférence. En ciblant spécifiquement les personnes vivant avec un handicap, l’organisation reconnaît leur double vulnérabilité : celle liée à leur condition physique et celle induite par un environnement toxique. L’amélioration de l’assainissement du cadre de vie devient ainsi un impératif thérapeutique autant qu’écologique.

La réduction de la dépendance aux plastiques représente désormais une question de survie sanitaire. Chaque sachet évité, chaque alternative trouvée, chaque habitude modifiée participe à la protection de notre intégrité cérébro-vasculaire. Les solutions existent : retour aux emballages traditionnels, développement d’alternatives biodégradables, éducation environnementale précoce.

Le Nord-Kivu, région déjà éprouvée par les conflits, doit-elle en plus subir cette menace environnementale silencieuse ? La réponse passe par une prise de conscience collective et des actions concrètes. La santé des générations futures dépend des choix que nous faisons aujourd’hui face à cette invasion plastique.

Les personnes vivant avec un handicap nous alertent par leur simple présence : l’urgence n’est plus seulement environnementale, elle est devenue existentielle. Leur combat pour améliorer leur cadre de vie devrait inspirer toute la communauté à repenser sa relation avec le plastique. Après tout, préserver notre environnement, n’est-ce pas finalement préserver notre propre capacité à vivre debout ?

Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net

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Miché Mikito
Miché Mikito
Né au bord du majestueux fleuve Congo, à Kisangani, Miché Mikito vous propose une couverture sportive dynamique et un éclairage unique sur les enjeux environnementaux. Passionné de sport, il suit de près les compétitions locales et internationales tout en restant très attentif à la préservation des richesses naturelles du Congo. Miché est votre guide pour tout ce qui concerne le sport et l’environnement.
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