« Nous avons tout perdu en quelques minutes. Le vent a emporté notre toit, puis les murs se sont effondrés. Maintenant, nous dormons sous les arbres avec nos enfants », témoigne Mukendi, père de quatre enfants à Songwe. Ce récit déchirant résume le calvaire vécu par des milliers de familles du territoire de Malemba-Nkulu, frappées par une pluie torrentielle d’une violence exceptionnelle.
Dans la province du Haut-Lomami, la nature s’est déchaînée avec une force destructrice rarement observée. Les localités de Songwe, Manga, Kiwewe et Katondo ressemblent désormais à des champs de ruines. Comment des communautés entières peuvent-elles se relever après un tel cataclysme ? La question hante tous les esprits tandis que les sinistrés RDC luttent pour leur survie quotidienne.
Le groupement de Kabwe, dans la chefferie de Mulongo, présente un tableau apocalyptique. À Songwe, 197 maisons en tôles et plusieurs habitations en paille ne sont plus que des souvenirs. Cinq lieux de culte se sont effondrés sous la force des éléments, privant les populations de leurs repères spirituels. L’éducation, pilier essentiel du développement, est également gravement touchée avec deux écoles primaires entièrement détruites et un établissement secondaire privé de deux bâtiments et d’un bureau administratif.
La catastrophe naturelle Congo ne s’est pas arrêtée aux frontières de Songwe. À Manga, une école et une église ont cédé sous la pression des intempéries. À Kiwewe, les vents violents ont emporté une église et plusieurs habitations. Le secteur de Mwanza, notamment à Katondo et Kabango, subit des dégâts Malemba-Nkulu similaires, avec des infrastructures éducatives et résidentielles réduites à l’état de décombres.
« Les victimes vivent à la belle étoile, sans assistance, sans abri, sans espoir immédiat », alerte Claude Kiasangolo, acteur de la société civile locale. Son cri d’alarme résonne comme une accusation face à l’absence de réaction des autorités. Dans la chefferie de Kulu, particulièrement à Kabala, le bilan complet reste encore à établir, laissant présager une aggravation du nombre de personnes affectées.
Les inondations Haut-Lomami et les vents destructeurs ont blessé six personnes, un bilan qui pourrait s’alourdir au fur et à mesure que les secours accèdent aux zones les plus reculées. Les populations, déjà vulnérables, se retrouvent brutalement plongées dans une précarité extrême. Où trouver de l’eau potable ? Comment soigner les blessés ? Où scolariser les enfants ? Autant de questions cruciales qui restent sans réponse.
Face à cette urgence humanitaire, la société civile lance un appel pressant au gouvernement central. L’intervention des autorités provinciales semble insuffisante pour faire face à l’ampleur des dégâts. Les organisations locales, débordées et sous-équipées, supplient les instances nationales de se mobiliser rapidement. Le temps presse, et chaque heure perdue aggrave les conditions de vie des survivants.
Cette catastrophe interpelle sur la vulnérabilité des populations rurales congolaises face aux phénomènes météorologiques extrêmes. Elle questionne également la capacité de réponse du système national de protection civile. Les sinistrés RDC méritent-ils de vivre dans une telle détresse sans voir l’État se mobiliser à leurs côtés ?
Alors que la saison des pluies bat son plein, d’autres territoires pourraient-ils subir le même sort ? La prévention des risques naturels et la préparation aux catastrophes doivent devenir des priorités nationales. Les leçons de cette tragédie doivent servir à bâtir un système plus résilient et plus solidaire.
En attendant, à Malemba-Nkulu, des milliers de familles regardent le ciel avec appréhension, priant pour que l’aide arrive avant les prochaines intempéries. Leur résilience face à l’adversité force l’admiration, mais elle ne suffira pas à reconstruire leurs vies brisées. Seule une mobilisation générale pourra leur redonner l’espoir et les moyens de se relever.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
