Dans un contexte marqué par les défis alimentaires persistants, une délégation de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a effectué une visite d’évaluation cruciale dans la commune de Nganza à Kananga. Cette mission technique, conduite par Maxwell Sibhensana le 23 octobre 2025, s’est concentrée sur l’analyse approfondie des projets agricoles femmes mis en œuvre dans cette région du Kasaï Central.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un programme conjoint FAO-PAM, financé par le Fonds des Nations Unies, dont l’objectif stratégique vise à consolider la résilience alimentaire Kasaï Central des communautés affectées par le conflit Kamuina Nsapu. Le choix de Kananga comme zone d’intervention prioritaire répond à une analyse rigoureuse des besoins humanitaires et des potentialités agricoles locales.
Sur le terrain, les experts ont pu constater les avancées concrètes dans les champs de maïs et de manioc, où les femmes agricultrices RDC bénéficient désormais d’un accompagnement multidimensionnel. Cet appui technique comprend la fourniture de semences sélectionnées, des formations agronomiques adaptées et des équipements de transformation, notamment un moulin permettant d’ajouter de la valeur aux récoltes. Comment, en effet, ne pas reconnaître l’importance de tels investissements dans le développement rural durable ?
Les résultats quantifiables parlent d’eux-mêmes : l’impact sur les conditions de vie des ménages dépasse les simples indicateurs de production agricole. Rose Mputu, veuve et bénéficiaire du programme, témoigne de transformations structurelles : « Grâce à la FAO, j’ai pu payer la scolarité de mes enfants, les nourrir correctement, développer des activités génératrices de revenus et même entreprendre des travaux de rénovation immobilière. » Son expérience illustre parfaitement comment l’autonomisation économique des femmes agricultrices RDC crée des effets d’entrainement sur l’ensemble du tissu social.
La sécurité alimentaire Kananga constitue l’objectif central de cette intervention, avec une approche qui dépasse la simple assistance humanitaire pour s’orienter vers un développement endogène. Les données préliminaires indiquent une amélioration notable des rendements agricoles et une diversification progressive des sources de revenus pour les ménages participants. Cette évolution positive interpelle nécessairement sur les modèles de coopération les plus efficaces en contexte post-conflit.
La stratégie de la FAO place résolument les femmes au cœur du dispositif, les considérant comme le fer de lance de la résilience alimentaire Kasaï Central. Cette vision s’appuie sur des études démontrant que l’investissement dans l’agriculture féminine génère des retombées disproportionnellement positives sur la nutrition infantile, l’éducation et la stabilité communautaire. Le programme de Kananga pourrait ainsi servir de modèle réplicable dans d’autres régions confrontées à des défis similaires.
À moyen terme, l’enjeu consiste à pérenniser ces acquis tout en renforçant les capacités productives locales. La question se pose naturellement : comment transformer ces succès initiaux en dynamique de développement durable ? La réponse semble résider dans l’articulation entre soutien technique continu, accès aux marchés et consolidation des organisations paysannes. Les projets agricoles femmes représentent donc un levier essentiel pour la reconstruction économique du Kasaï Central, démontrant une fois de plus que l’investissement dans l’agriculture familiale constitue la pierre angulaire de toute stratégie de sécurité alimentaire viable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
