« Depuis cette pluie dévastatrice, nous survivons au jour le jour. Ce que nous recevons aujourd’hui va nous aider à acheter quelques provisions, même si nous avons perdu l’essentiel de nos biens. » Ces mots, prononcés par l’un des bénéficiaires de l’aide humanitaire à Kindu, résument le drame vécu par des milliers de familles sinistrées après les intempéries qui ont frappé la province du Maniema.
Jeudi 23 octobre 2025, une lueur d’espoir est apparue pour 1 300 ménages sinistrés lorsque le Réseau des associations pour le développement communautaire, avec le soutien financier d’Action Aid International RDC, a organisé une distribution d’urgence. Cette assistance humanitaire à Kindu comprend non seulement une enveloppe financière pour chaque famille, mais aussi des kits scolaires destinés à 900 élèves du territoire de Kibombo. Une initiative qui tombe à point nommé pour ces populations démunies.
Mais comment une communauté entière peut-elle se reconstruire après avoir tout perdu ? Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Kindu en août dernier, accompagnées de vents violents, ont laissé derrière elles un paysage de désolation. Maisons endommagées, habitats complètement détruits, vies bouleversées : le bilan est lourd pour ces sinistrés du Maniema qui doivent maintenant affronter la précarité avec pour seul bagage leur courage et leur résilience.
Jean-Claude Kayumba, coordonnateur de l’ONG porteuse du projet, souligne la dimension humaine de cette intervention : « Il s’agit d’un élan de solidarité face à une population devenue vulnérable. Notre action s’inscrit dans le cadre du projet d’assistance multisectorielle aux personnes touchées par le vent violent dans la ville de Kindu et les territoires environnants. »
Pourtant, derrière cette aide salutaire se cache une réalité plus sombre. Les besoins dépassent largement les capacités d’intervention actuelles. Michel Walanga Bali, coordonnateur de la protection civile, lance un cri d’alarme : le bilan officiel dépasse les 2 000 sinistrés au total. Comment expliquer que tant de familles restent encore sans assistance adéquate ?
La distribution des kits scolaires représente un aspect crucial de cette aide humanitaire à Kindu. Pour 900 élèves du territoire de Kibombo, cela signifie la possibilité de reprendre le chemin de l’école dans des conditions décentes. Dans une région où l’éducation est déjà un défi quotidien, cette initiative permet d’éviter que les catastrophes naturelles ne viennent ajouter l’abandon scolaire aux difficultés existantes.
Les témoignages des bénéficiaires révèlent l’ampleur des besoins. « Cette assistance arrive en temps opportun », confie l’un d’eux, tout en reconnaissant que les défis restent immenses. La précarité dans laquelle vivent ces sinistrés du Maniema interpelle sur la capacité de réponse face aux catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes en RDC.
Les pluies diluviennes en RDC sont-elles devenues une fatalité contre laquelle les communautés doivent se battre seules ? L’intervention d’Action Aid et de ses partenaires montre que des solutions existent, mais elles nécessitent plus de moyens et une coordination renforcée. L’assistance aux ménages sinistrés ne doit pas être une action ponctuelle, mais s’inscrire dans une stratégie durable de prévention et de reconstruction.
Au-delà de l’urgence, c’est tout le système de protection sociale qui doit être repensé dans ces régions régulièrement frappées par des intempéries. Les sinistrés de Kindu attendent plus qu’une aide d’urgence : ils aspirent à retrouver leur dignité et à reconstruire leurs vies sur des bases solides. La solidarité manifestée par cette action humanitaire doit maintenant s’étendre à tous ceux qui restent dans l’ombre, sans assistance ni perspective d’avenir.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
