À Makombo, à environ 20 kilomètres de la cité de Sake, le paysage a radicalement changé après les intenses précipitations du dimanche 19 octobre. Une partie de la colline s’est littéralement effondrée sur la chaussée, créant un spectacle de désolation qui bloque désormais tout passage pour les véhicules lourds. «Nous avons entendu un grondement terrible, puis la terre a commencé à glisser», témoigne un habitant local, encore sous le choc. Comment une route si vitale pour toute une région peut-elle devenir si vulnérable face aux caprices de la nature ?
La route Sake-Kitshanga, artère économique cruciale du territoire de Masisi, ressemble aujourd’hui à un champ de bataille contre les éléments. Les travaux communautaires organisés en urgence par les riverains montrent la résilience des populations, mais face à l’ampleur des dégâts, leurs efforts semblent bien dérisoires. Des hommes, des femmes, même des adolescents s’activent avec des pelles et des pioches, tentant de dégager la voie sous le regard inquiet des transporteurs immobilisés. Cette solidarité spontanée est-elle suffisante pour venir à bout de cette catastrophe naturelle ?
La situation devient particulièrement critique pour l’approvisionnement des localités desservies par cet axe. Les camions de marchandises, suspendus dans leur élan, ne peuvent plus ravitailler les marchés de Kitshanga et des villages environnants. Les prix des denrées alimentaires commencent déjà à flamber, créant une tension palpable parmi les populations. Les malades nécessitant une évacuation médicale urgente vers les structures sanitaires de Sake se retrouvent pris au piège, leur vie suspendue à la réouverture de cette route.
Le glissement de terre à Makombo met en lumière la fragilité des infrastructures routières dans cette région du Nord-Kivu. Les autorités locales sont interpellées avec insistance par les habitants, qui réclament une intervention rapide et efficace. Combien de temps faudra-t-il attendre avant de voir des engins de terrassement sur les lieux ? La saison des pluies, qui ne fait que commencer, laisse craindre d’autres effondrements si des mesures préventives ne sont pas prises rapidement.
Cette crise routière dans le Masisi dépasse le simple cadre de la circulation. Elle questionne la capacité des pouvoirs publics à faire face aux urgences environnementales et à maintenir les voies de communication essentielles au développement économique. Les populations, bien que résilientes, attendent des actions concrètes et non de simples promesses. La route Sake-Kitshanga bloquée symbolise aujourd’hui tous ces défis infrastructurels auxquels fait face le Nord-Kivu, entre urgence humanitaire et nécessité de développement durable.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd