La localité de Buramba, située dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, vit des heures sombres depuis le meurtre brutal de son chef coutumier. Les activités socio-économiques sont complètement paralysées, plongeant la population dans une atmosphère de terreur et d’incertitude.
Le chef de localité, connu sous le nom de Maliro, a été sauvagement assassiné dans la nuit du mardi 21 au mercredi 22 octobre 2025. Des hommes armés non identifiés ont fait irruption à son domicile vers minuit, utilisant des armes blanches pour lui ôter la vie. Les témoins décrivent une scène de violence extrême où les assaillants ont forcé la porte de la résidence avant de contraindre la victime à sortir.
Comment une communauté peut-elle fonctionner lorsque ses dirigeants sont pris pour cibles ? La réponse se lit dans les rues désertes de Buramba ce jeudi. Boutiques, magasins et officines pharmaceutiques sont restés fermés. Les activités champêtres ont été perturbées, forçant de nombreux cultivateurs à regagner précipitamment leurs domiciles. Même les écoles ont enregistré un taux d’absentéisme important.
Le mouvement M23, qui contrôle actuellement cette localité, a promis l’ouverture d’une enquête. Ses éléments pointent du doigt les miliciens Wazalendo comme responsables présumés de ce meurtre. Cependant, cette annonce n’a pas suffi à rassurer la population ni à relancer les activités économiques.
Les circonstances exactes du meurtre du chef Buramba restent troubles. Les assaillants ont profité de leur forfait pour piller des boutiques et emporter du bétail avant de se retirer dans la brousse. Les services de sécurité du mouvement AFC-M23 ne seraient intervenus que tardivement, selon plusieurs sources locales.
Quels motifs pourraient expliquer cette violence ? Certaines sources évoquent des tensions liées à la gestion administrative du chef ou des soupçons de collaboration avec le mouvement armé AFC-M23. La région du Nord-Kivu connaît une insécurité persistante où plusieurs chefs coutumiers ont déjà été pris pour cibles cette année.
Cette tragédie s’inscrit dans une série d’assassinats similaires dans la province. On se souvient de Charles Kalibiri Bihemu, chef du village Malehe dans le groupement Kamuronza, territoire de Masisi, tué par des hommes armés non identifiés. Un mois plus tôt, le chef du village Kiziba 2, dans le groupement Mudja, territoire de Nyiragongo, avait subi le même sort avec ses trois enfants.
L’insécurité à Rutshuru atteint des niveaux alarmants, mettant en lumière la vulnérabilité des autorités locales. La victime armée en RDC devient malheureusement un phénomène récurrent, semant la psychose parmi les populations civiles. Les activités paralysées Nord-Kivu témoignent de l’impact dévastateur de cette violence sur le développement économique de la région.
Quelles mesures seront prises pour protéger les chefs locaux ? Comment redonner confiance aux habitants de Buramba ? Ces questions restent sans réponse alors que la localité continue de vivre au ralenti, prisonnière de la peur et de l’insécurité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd