Dans un contexte politique congolais marqué par des tensions persistantes, l’Alliance pour le dialogue inclusif et la réconciliation (ADIR) pose un diagnostic sans concession : seules des discussions authentiques pourraient permettre à la République Démocratique du Congo de surmonter ses multiples crises. Le mouvement socio-politique, par la voix de son porte-parole Mike Mbaya, esquisse les contours d’une possible sortie de crise lors d’un entretien accordé à Radio Okapi ce mercredi 22 octobre.
Le message de l’ADIR s’adresse directement au chef de l’État, Félix Tshisekedi, dans ce qui ressemble à une invitation pressante à l’ouverture politique. « La paix ne proviendra jamais d’ailleurs ou de l’extérieur. La paix ne proviendra que de nous », affirme avec conviction Mike Mbaya, soulignant ainsi la nécessité d’une solution endogène aux défis congolais. Cette déclaration interpelle sur la capacité des acteurs politiques nationaux à transcender leurs divergences pour construire ensemble l’édifice de la réconciliation nationale.
La proposition de l’ADIR repose sur une méthodologie précise : identification des causes profondes des crises, recherche collective de solutions et inclusion de toutes les sensibilités politiques. Le mouvement prône une approche qui ne ferait pas l’économie d’écouter même ceux qui ont pris les armes contre le pouvoir établi. « Qu’ils nous disent leurs vraies revendications. Mais au moins nous devons les écouter aussi », insiste le porte-parole, ouvrant la porte à un dialogue même avec les éléments les plus radicaux de l’échiquier politique congolais.
Cette position audacieuse interroge : jusqu’où doit s’étendre le champ du dialogue inclusif en RDC ? Faut-il dialoguer avec tous, sans préalable ni condition ? L’ADIR semble répondre par l’affirmative, considérant que la réconciliation nationale passe nécessairement par cette ouverture maximale. Mike Mbaya précise cependant que cette écoute ne signifie pas une approbation systématique : « S’il faut les condamner, nous allons les condamner », tempère-t-il, introduisant une nuance importante dans ce plaidoyer pour le dialogue.
L’objectif final de cette démarche ambitieuse serait la promotion d’une paix définitive en République Démocratique du Congo, condition sine qua non du développement tant attendu par la population. L’ADIR rejoint ainsi d’autres voix, comme celle de Moïse Katumbi qui réaffirmait récemment son engagement pour un dialogue inclusif, dans ce qui apparaît comme une convergence d’analyses sur la nécessité d’une approche consensuelle de la gouvernance.
La balle semble désormais dans le camp du pouvoir en place. Le président Tshisekedi saura-t-il saisir cette main tendue ? Les pourparlers de paix au Congo pourraient-ils enfin déboucher sur une véritable réconciliation nationale ? La réponse à ces questions déterminera en grande partie la trajectoire politique de la RDC dans les mois à venir, alors que le pays continue de faire face à des défis sécuritaires et économiques majeurs.
Le timing de cette initiative n’est pas anodin. Elle intervient dans un contexte où les crises politiques en RDC demandent des solutions innovantes et courageuses. L’approche prônée par l’ADIR, si elle était adoptée, représenterait un changement de paradigme significatif dans la manière d’aborder les conflits politiques congolais. Reste à savoir si les différentes parties prenantes sont prêtes à faire les compromis nécessaires pour que ce dialogue inclusif en RDC puisse véritablement porter ses fruits.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net