L’armée congolaise a enregistré mardi 21 octobre un événement significatif dans le paysage sécuritaire de l’Ituri. Cinq membres fondateurs de la Convention pour la révolution populaire (CRP) ont officiellement quitté les rangs de cette milice dirigée par l’ancien seigneur de guerre Thomas Lubanga. Cette défection CRP Ituri représente un tournant dans la dynamique des groupes armés opérant dans cette province orientale de la République démocratique du Congo.
Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des Forces armées dans le secteur opérationnel de l’Ituri, a salué cette décision lors d’une déclaration officielle. Il a qualifié cet acte de « retour à la maison », mettant en avant le courage des anciens combattants qui ont choisi de déposer les armes. Cette défection s’inscrit-elle dans une tendance plus large d’affaiblissement des milices dans la région ?
Les autorités militaires ont garanti aux démissionnaires le pardon de la République, un geste fort visant à encourager d’autres membres de groupes armés à emboîter le pas. Le lieutenant Ngongo a lancé un appel solennel : « Que personne ne vous manipule de nouveau pour créer un autre groupe armé. L’Ituri a besoin de la paix. L’Ituri a besoin de vous ».
Les motivations derrière cette défection CRP Ituri révèlent des tensions internes au sein de la milice. Les cinq fondateurs démissionnaires pointent du doigt leur président Thomas Lubanga, l’accusant de gestion opaque, d’affairismes et d’entretenir un esprit tribal. Ces accusations jettent une lumière crue sur le fonctionnement interne de cette Convention pour la révolution populaire qui se présente comme un mouvement politico-militaire.
La milice Thomas Lubanga, bien que moins médiatisée que d’autres groupes armés dans l’est de la RDC, maintient une influence certaine dans certaines zones de l’Ituri. La défection de membres fondateurs pourrait-elle précipiter son déclin ? Les observateurs sur le terrain s’interrogent sur l’impact réel de cette vague de départs sur la structure organisationnelle du mouvement.
Le lieutenant Jules Ngongo a insisté sur le contexte actuel : « Nous sommes à l’ère de la paix. La population a beaucoup souffert. Avoir l’idée de créer un autre groupe armé, c’est plonger l’Ituri dans la souffrance et le malheur ». Ce discours traduit la volonté des autorités de capitaliser sur ces défections pour accélérer le processus de pacification dans une région meurtrie par des années de conflits armés.
La question de la réintégration des anciens combattants demeure cruciale. Le pardon républicain promis par l’armée constitue une première étape, mais le défi de la réinsertion socio-économique reste entier. Comment assurer que ces défections ne soient pas temporaires ? Comment prévenir tout risque de reprise des armes par frustration ou manipulation ?
Cette défection CRP Ituri intervient dans un contexte sécuritaire encore fragile malgré les efforts de stabilisation. La milice Convention pour la révolution populaire continue de représenter une menace pour la stabilité régionale, même affaiblie par ces départs significatifs. La paix Ituri RDC reste un objectif prioritaire pour les autorités congolaises et la communauté internationale.
L’engagement du lieutenant Jules Ngongo et des forces armées congolaises en faveur du processus de paix témoigne d’une approche multidimensionnelle combinant pressions militaires et incitations à la reddition. La défection de ces cinq membres fondateurs pourrait-elle inspirer d’autres combattants à suivre la même voie ? La réponse à cette question déterminera en partie l’évolution du paysage sécuritaire dans l’Ituri.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net