La saison des pluies s’annonce plus dévastatrice que jamais en République Démocratique du Congo. Face à cette urgence climatique, près de 100 experts environnementaux viennent de sonner l’alarme lors d’un atelier crucial organisé à Kinshasa. Leur diagnostic est sans appel : les solutions fondées nature représentent notre seule bouée de sauvetage contre la montée des eaux et la terre qui se dérobe sous nos pieds.
Mercredi 22 octobre, l’ONG Climate Change Africa Opportunities (CCAO) et son partenaire OCA Global ont réuni ces spécialistes dans un forum d’urgence. Le constat est alarmant : les inondations RDC transforment nos villes en paysages aquatiques, tandis que les érosions Kinshasa creusent des blessures profondes dans le tissu urbain. Comment en sommes-nous arrivés là ? La réponse se niche dans notre relation conflictuelle avec l’environnement.
La solution proposée est aussi simple que géniale : faire confiance à la nature pour nous protéger contre ses propres excès. Les experts recommandent une végétalisation infrastructures massive, transformant nos routes et bâtiments en écosystèmes vivants. Ces couloirs verts deviendraient nos meilleurs boucliers contre la furie des éléments, absorbant les eaux de pluie comme des éponges géantes.
« La population doit s’organiser et adopter des comportements responsables », insiste Trésor Badisungu, responsable de CCAO. Son appel résonne comme un cri d’alarme dans l’indifférence générale. Car chaque maison emportée par les eaux, chaque ravine qui s’élargit nous rappelle cruellement l’urgence d’agir.
Le projet « Gestion des risques d’inondation urbaine et d’érosion des ravines dans le Bassin du Congo », financé par la Banque Mondiale, trace la voie à suivre. Opérationnel dans plusieurs pays du bassin congolais, ce programme révolutionnaire vulgarise des pratiques qui réconcilient l’homme avec son environnement. La nature reprend ses droits, non plus comme une menace, mais comme une alliée précieuse.
Concrètement, les experts préconisent des mesures tangibles : construction de sacs végétalisés, restauration urbaine intensive, reboisement stratégique. Ces techniques ancestrales, remises au goût du jour, permettent une rétention optimale des sols et bloquent l’avancée inexorable des érosions. La terre retrouve sa cohésion, l’eau son parcours naturel.
Les composants clés de ce projet salvateur se concentrent sur le développement d’infrastructures urbaines résilientes face au changement climatique Congo. Le renforcement des capacités locales et les mécanismes de réponse d’urgence complètent cette approche holistique. Car il ne s’agit plus seulement de réparer les dégâts, mais de construire un avenir où l’homme et la nature coexistent en harmonie.
La question qui brûle toutes les lèvres : pourquoi avoir tant attendu ? Les signes annonciateurs de cette crise écologique se multipliaient depuis des années, mais notre surdité collective nous a conduits au bord du précipice. Aujourd’hui, les solutions existent, éprouvées, accessibles. Reste la volonté politique et l’engagement citoyen pour les mettre en œuvre.
Le bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète, montre la voie. Du Burundi au Gabon, en passant par la RCA et les deux Congo, une prise de conscience régionale émerge. Les solutions fondées nature ne sont plus une option, mais une nécessité vitale. Notre résilience face aux caprices du climat en dépend directement.
Alors que les premières gouttes de la saison des pluies s’annoncent, le compte à rebours est enclenché. Végétaliser nos villes, réensauvager nos espaces urbains, réapprendre à vivre avec les cycles naturels : tel est le programme de survie que nous proposent les experts. La balle est désormais dans notre camp. Allons-nous continuer à subir la colère des éléments, ou enfin composer avec eux ?
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net