La situation sécuritaire dans les zones contrôlées par les rebelles de l’AFC/M23 dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu, connaît une détérioration alarmante. Un nouveau cas d’exécution sommaire a été enregistré à Kibati, dans le groupement Luberike, où un civil a perdu la vie dans des circonstances tragiques.
Les combattants de l’AFC/M23 ont procédé à l’arrestation puis à l’exécution d’un homme qu’ils accusaient d’avoir facilité la défection de plusieurs de leurs éléments. Selon des sources locales, la victime aurait fourni des vêtements civils et servi de guide à des combattants souhaitant quitter les rangs de la rébellion.
Comment les populations civiles peuvent-elles survivre dans un environnement où toute assistance à des défections est punie de mort ? Cette question hante désormais les habitants de la région, confrontés à une violence croissante et systématique.
L’exécution de lundi dernier n’est malheureusement pas un cas isolé. Il y a environ un mois, un conducteur de moto-taxi a subi le même sort à Kashebere. Les rebelles l’avaient accusé de transmettre des informations aux groupes d’autodéfense locale, communément appelés wazalendo.
La sécurité Nord-Kivu se dégrade de manière préoccupante dans cette partie du territoire de Walikale. Les exactions des rebelles créent un climat de terreur permanent, paralysant les activités quotidiennes et poussant de nombreux habitants à fuir leurs villages.
Les témoignages recueillis auprès de la population locale décrivent une situation où la peur gagne du terrain quotidiennement. Les déplacements sont restreints, les communications difficiles, et l’arbitraire semble être devenu la règle dans les zones sous contrôle rebelle.
Face à cette escalade de la violence Walikale, les autorités militaires ont récemment fait état de plusieurs cas de reddition parmi les combattants de l’AFC/M23. Ces défections pourraient-elles affaiblir la capacité opérationnelle des rebelles ? La question reste ouverte alors que la terreur continue de s’installer.
L’exécution des civils soupçonnés d’aider les défections révèle une stratégie de terreur mise en place par les rebelles pour maintenir leur emprise sur la région. Cette tactique vise à décourager toute velléité de départ parmi leurs rangs et à isoler les combattants de la population civile.
La défection combattants représente-t-elle une menace si importante pour l’AFC/M23 qu’elle justifie de telles exactions ? L’intensification des exécutions sommaires suggère que le mouvement rebelle traverse une période de fragilité interne.
Les récentes opérations militaires dans la région auraient-elles créé des divisions au sein de la rébellion ? Les informations faisant état de multiples redditions semblent confirmer cette hypothèse, même si la situation sur le terrain reste extrêmement volatile.
La communauté humanitaire s’inquiète de la détérioration rapide des conditions de sécurité. L’accès aux populations vulnérables devient de plus en plus difficile, compromettant l’assistance essentielle dans une région déjà éprouvée par des années de conflit.
Comment mettre fin à ce cycle infernal de violence et de représailles ? La réponse sécuritaire seule suffira-t-elle à rétablir la paix dans ce territoire meurtri ? Les défis restent immenses alors que la population civile paie le prix le plus lourd de cette crise prolongée.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd