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Grève à l’Assemblée nationale : la plénière paralysée par les revendications salariales

L’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo a vécu ce mardi 21 octobre une séance plénière particulièrement mouvementée, retardée de deux heures en raison d’un mouvement de grève des agents administratifs. Cette grève agents assemblée nationale RDC a une nouvelle fois mis en lumière les tensions sociales persistantes au sein des institutions congolaises, alors même que la chambre basse devait se pencher sur des questions cruciales de validation des pouvoirs parlementaires.

Dès les premières heures de la journée, les couloirs de l’institution parlementaire ont été investis par des centaines d’agents en colère, brandissant leurs revendications salariales avec une détermination qui n’a pas manqué d’impressionner les observateurs politiques. Comment expliquer que ces tensions Assemblée nationale Kinshasa resurgissent avec une telle intensité, alors que le président intérimaire de l’assemblée, Isaac Jean-Claude Tshilumbayi, avait pourtant assuré avoir engagé des pourparlers avec le personnel administratif ?

Les revendications salariales parlement constituent le cœur d’un conflit social qui couve depuis plusieurs semaines. Les agents, en grève depuis lundi, réclament principalement l’augmentation de leur prime institutionnelle, dernier point d’achoppement après que certaines de leurs demandes initiales aient été partiellement satisfaites. « Nous ne revendiquons plus pour les frais de scolarité parce que ça a été payé, les frais d’habillement oui, d’une seule session qui est restée comme arriéré », reconnaît l’un des manifestants, tout en insistant sur l’urgence des questions salariales restantes.

Ce mouvement social agents administratifs révèle les difficultés structurelles de gestion des ressources humaines au sein de l’institution parlementaire. Les agents affirment avoir déposé un mémorandum détaillant l’ensemble de leurs revendications, mais dénoncent la lenteur administrative dans le traitement de leurs doléances. La situation est-elle le reflet d’une crise de gouvernance plus large au sein de l’Assemblée nationale, ou simplement la conséquence des délais inhérents à toute procédure administrative ?

Les conséquences de cette plénière retardée manifestations ne sont pas anodines sur le plan politique. Le report de deux heures de la séance plénière, initialement prévue à 13 heures pour finalement débuter à 15 heures, perturbe le calendrier législatif déjà chargé de l’institution. Certains députés, sous couvert d’anonymat, n’ont pas caché leur exaspération face à ce qu’ils qualifient de « chantage » des agents administratifs à un moment crucial du processus parlementaire.

La réaction des forces de l’ordre présentes sur les lieux a également alimenté les tensions. Selon les manifestants, « deux ou trois unités de la police sont arrivées et ont commencé à intimider les agents qui étaient paisibles au Hall en train de constater la grève ». Cette intervention, décrite comme brutale par les grévistes, aurait selon eux provoqué le renversement de poubelles dont le contenu s’est dispersé dans les couloirs – des documents que les manifestants s’empressent de qualifier de « papiers usés venus des poubelles » et non de documents administratifs sensibles.

La position de la direction de l’Assemblée nationale apparaît pour le moins délicate. Isaac Jean-Claude Tshilumbayi se trouve pris entre la nécessité de préserver la sérénité des travaux parlementaires et l’obligation de répondre aux légitimes revendications du personnel. Son précédent engagement à « fournir des efforts » pour satisfaire les demandes des agents semble aujourd’hui insuffisant aux yeux des grévistes. Le président intérimaire joue-t-il sa crédibilité sur ce dossier social explosif ?

Plus fondamentalement, cette crise met en lumière les limites du pouvoir de l’actuelle direction de l’Assemblée. Comme le soulignent des sources parlementaires, « d’autres revendications ne pourront avoir des solutions qu’après l’élection et l’installation du nouveau président, qui aura le pouvoir d’engager l’Assemblée nationale sur toutes les questions ». Cette situation place donc l’institution dans l’attente, créant un vide décisionnel préjudiciable à la fois au fonctionnement interne et à l’apaisement social.

Au-delà des simples revendications salariales, c’est la question de la place des agents administratifs dans l’institution parlementaire qui est posée. Leur mouvement de protestation intervient à un moment charnière de la vie politique congolaise, alors que l’Assemblée nationale doit traiter des dossiers sensibles liés à la validation des mandats des députés. Cette coïncidence calendaire est-elle fortuite ou relève-t-elle d’une stratégie délibérée de pression ?

Jusqu’où cette crise sociale peut-elle impacter le travail législatif ? La réponse partielle apportée à certaines revendications – paiement des frais de scolarité notamment – montre que le dialogue n’est pas complètement rompu. Cependant, la persistance du mouvement gréviste suggère que la direction de l’Assemblée devra rapidement trouver des solutions concrètes aux demandes salariales restantes sous peine de voir la conflictualité sociale s’installer durablement au sein de l’institution.

La gestion de ce mouvement social constituera un test significatif pour la future direction de l’Assemblée nationale. Les prochains jours seront déterminants pour savoir si les différentes parties parviendront à dépasser les postures pour engager un dialogue constructif, ou si au contraire la radicalisation prendra le pas sur la négociation. L’enjeu dépasse la simple satisfaction de revendications catégorielles : il touche à la capacité de l’institution parlementaire à fonctionner sereinement dans l’exercice de ses missions constitutionnelles.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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