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RDC : Olivier Kasanda propose une loi pour mettre fin aux nominations politiques incompétentes

La scène politique congolaise est secouée par une initiative législative audacieuse qui pourrait redéfinir les fondamentaux de la gouvernance étatique. Le député national Olivier Kasanda Katuala a déposé, le 15 septembre dernier, une proposition de loi établissant des critères minimaux d’accès aux fonctions publiques, une véritable révolution dans les pratiques de nomination qui prévalent jusqu’à présent.

Cette proposition de loi sur les critères d’accès aux fonctions publiques RDC émerge d’un constat accablant : le système actuel de nominations privilégierait systématiquement la loyauté politique au détriment de la compétence réelle. « Les fonctions publiques sont trop souvent confiées à des personnes peu ou pas qualifiées, priorisant la loyauté politique plutôt que le mérite », déplore l’élu de Lukunga, pointant du doigt une pratique qui aurait durablement nui au développement national.

La proposition loi Olivier Kasanda représente-t-elle une avancée décisive vers la professionnalisation de l’administration congolaise ? Le parlementaire en est convaincu, affirmant que le modèle actuel a « fait reculer la République démocratique du Congo dans des domaines essentiels tels que l’économie, la sécurité et la diplomatie ». Son diagnostic est sans appel : la prééminence des considérations politiques sur l’expertise aurait engendré une « inefficacité administrative, corruption endémique et gaspillage du potentiel humain ».

Le texte législatif ambitionne de transformer en profondeur la réforme gouvernance Congo en imposant des qualifications précises pour l’accès aux postes stratégiques. Ministres, vice-ministres, secrétaires généraux, dirigeants d’entreprises publiques comme la SNCC ou la REGIDESO, ainsi que les ambassadeurs et consuls seraient désormais soumis à des exigences de formation et d’expérience incontournables.

La mécanique des nominations compétence RDC proposée repose sur deux piliers fondamentaux : un niveau d’éducation adapté (licence ou master dans un domaine pertinent) ou une expérience professionnelle solide pouvant atteindre dix ans selon la fonction. Le projet innove également en prévoyant des formations continues obligatoires, incluant un certificat exécutif dans les six mois suivant la nomination et des sessions annuelles à l’étranger.

Quelle portée réelle pourrait avoir cette initiative dans le paysage politique congolais ? Le député Kasanda semble avoir anticipé les résistances en exemptant le Premier ministre, les gouverneurs et vice-gouverneurs du dispositif, tout en prévoyant pour les provinces l’adoption d’un édit adapté. La proposition prévoit surtout des sanctions contre les nominations irrégulières, garantissant ainsi l’intégrité du processus.

L’inspiration internationale constitue un argument majeur du législateur, qui s’est appuyé sur les modèles américain, français, britannique, mais aussi singapourien, botswanais et mauricien. Ces références suggèrent-elles que la RDC pourrait enfin s’aligner sur les standards de gouvernance les plus exigeants ? « Sous d’autres cieux, la mise en avant des meilleurs talents a propulsé les nations vers la prospérité et l’innovation », souligne le parlementaire, établissant un parallèle évocateur.

La mise en œuvre effective de ces lois qualifications fonctions publiques représenterait un tournant historique dans la gestion des ressources humaines de l’État congolais. Elle traduirait une volonté politique rare de rompre avec des pratiques clientélistes profondément enracinées dans le système administratif.

Le député du regroupement AAAP–CODE et alliés prend un risque calculé en défendant ce texte qui pourrait bouleverser les équilibres politiques traditionnels. Son initiative interroge fondamentalement la capacité de la classe politique à se réformer elle-même, alors que les nominations ont longtemps constitué une monnaie d’échange essentielle dans les tractations politiques.

La suite du processus législatif révèlera si cette proposition de loi parvient à s’imposer face aux résistances prévisibles. L’enjeu dépasse la simple réforme administrative : il s’agit ni plus ni moins de déterminer si la compétence peut définitivement supplanter l’allégeance politique comme critère d’accès au pouvoir en République Démocratique du Congo.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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