« Je suis très joyeux parce que nous venons de recevoir notre paroisse aujourd’hui. Ça nous épargne de beaucoup de choses, surtout par rapport aux transports. Auparavant, il fallait payer la moto aller-retour ; même s’il y avait la pluie, on était bloqué », témoigne avec émotion un fidèle, le visage illuminé par un sourire qui en dit long sur le soulagement d’une communauté entière.
Ce dimanche 19 octobre restera gravé dans la mémoire des catholiques du quartier Basoko, dans la commune de Kasuku à Kindu. Après des années de patience et de prières, ils ont enfin vu leur rêve se concrétiser avec l’inauguration de la paroisse Saint Jean-Paul II par Mgr François Abeli Muhoya. Une véritable bouffée d’oxygène spirituel pour ces croyants qui devaient auparavant parcourir de longues distances pour assister aux offices religieux.
Le bâtiment, imposant par sa structure et sa capacité d’accueil de plus de 1 200 places, se dresse fièrement sur l’avenue Kamundala. Comment une communauté parvient-elle à transformer l’éloignement spirituel en proximité divine ? La réponse se lit sur les visages radieux des fidèles venus en nombre pour cette messe inaugurale historique.
« Ça fait longtemps que les chrétiens de Saint Jean-Paul II demandaient la paroisse, mais aujourd’hui c’est bien concrétisé », poursuit notre interlocuteur, visiblement soulagé de ne plus avoir à choisir entre Ville COFIDELIS, le centre-ville ou le Camp Makuta pour pratiquer sa foi. Cette nouvelle paroisse catholique à Kindu représente bien plus qu’un simple lieu de culte : elle incarne l’aboutissement d’un combat communautaire pour l’accessibilité religieuse.
Mgr Abeli, dans son homélie, n’a pas manqué de rappeler la valeur inestimable de cet édifice. « Ce bijou qui a suffisamment coûté cher, qui est le fruit de leur labeur, de leurs sueurs, mais également de la privation d’autres personnes », a-t-il déclaré, exhortant les fidèles à une gestion responsable de ce patrimoine spirituel. Des mots qui résonnent particulièrement dans une région où chaque réalisation communautaire représente un défi relevé.
Derrière cette inauguration se cache une stratégie pastorale plus large visant à désengorger les paroisses surpeuplées de la région. Le plan pastoral déjà existant répond à une problématique bien concrète : comment maintenir la qualité de la vie religieuse face à l’afflux des fidèles ? La création de cette nouvelle église à Kindu s’inscrit dans une vision d’aménagement du territoire cultuel qui mérite d’être saluée.
La vie religieuse en RDC, particulièrement dans le Maniema, connaît ainsi un nouveau souffle. Cette inauguration ne marque pas seulement l’ouverture d’un nouveau lieu de culte, mais symbolise également la vitalité de la foi catholique dans une région où l’Église continue de jouer un rôle central dans la cohésion sociale.
Au-delà des considérations pratiques de transport et de proximité, que représente vraiment cette paroisse Saint Jean-Paul II pour la population de Basoko ? Elle incarne l’espoir d’une communauté qui refuse de voir la distance entraver sa pratique religieuse. Elle témoigne de la persévérance des croyants qui ont su transformer leur précarité géographique en force collective.
Alors que le soleil se couchait sur cette journée mémorable, les fidèles repartaient avec la certitude d’avoir écrit une nouvelle page de leur histoire spirituelle. La paroisse Saint Jean-Paul II à Kindu n’est pas qu’un bâtiment de 1 200 places ; elle est le symbole vivant d’une foi qui transcende les obstacles et unit une communauté autour de valeurs partagées.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
