« Nous buvons de l’eau sale, ce qui cause des décès dans nos familles. Nous avons besoin de l’intervention des autorités. Nous n’avons pas de marchés, alors que nous sommes des cultivatrices. Qui peut nous aider ? » Ce cri du cœur lancé par les femmes cultivatrices de Pangi, dans la province du Maniema, résume toute la détresse d’une population rurale abandonnée à son sort.
Dans ce territoire reculé de la République Démocratique du Congo, les femmes cultivatrices Pangi se heurtent à une réalité cruelle : elles produisent mais ne peuvent vendre. Les marchés sont inaccessibles, les routes impraticables, et leurs récoltes pourrissent sur place faute de débouchés commerciaux. Comment ces paysannes peuvent-elles espérer subvenir aux besoins de leurs familles quand leurs efforts agricoles ne trouvent pas preneurs ?
La situation sanitaire aggrave davantage leurs difficultés agricoles Maniema. Le manque soins médicaux RDC se fait cruellement sentir dans cette région où les centres de santé sont rares et sous-équipés. « Même les médicaments nous manquent », déplorent ces mères de famille. Leur témoignage le plus bouleversant concerne les conditions d’accouchement : certaines femmes doivent mettre au monde leurs enfants à même le sol, sans assistance médicale appropriée.
L’accès eau potable Maniema représente un autre défi majeur. Ces femmes puisent quotidiennement de l’eau contaminée, source de maladies hydriques qui emportent régulièrement des membres de leurs communautés. Cette eau impropre à la consommation devient un poison lent pour des familles entières, creusant davantage le fossé de la précarité.
Face à cette spirale infernale, les paysannes de Pangi lancent un appel pathétique au président Félix Tshisekedi : « Là où tu es, pense aussi à la femme de Pangi ». Cet appel à l’aide traduit leur sentiment d’abandon et leur espoir ténu de voir les autorités provinciales et nationales enfin réagir.
Leur demande concrète ? Des moulins et des décortiqueuses de riz qui leur permettraient de transformer leurs récoltes et d’ajouter de la valeur à leurs productions. Ces équipements agricoles de base représenteraient pourtant une bouée de sauvetage pour ces femmes qui luttent quotidiennement pour leur survie et celle de leurs enfants.
La détresse des femmes de Pangi soulève des questions fondamentales sur le développement rural en RDC. Comment expliquer que dans une région agricole, celles qui nourrissent leurs communautés ne puissent accéder aux soins les plus élémentaires ? Pourquoi les femmes cultivatrices Pangi doivent-elles choisir entre donner la vie dans des conditions indignes et voir leurs enfants mourir de maladies évitables ?
La situation exige une aide urgente paysannes et une intervention coordonnée des autorités et des partenaires au développement. Ces femmes ne demandent pas la charité, mais simplement les moyens de vivre dignement de leur travail et d’élever leurs enfants dans des conditions décentes. Leur combat est celui de toutes les femmes rurales de la RDC, ces invisibles qui nourrissent le pays tout en luttant pour leur propre survie.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
