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Crise humanitaire à Mbuji-Mayi : la clinique des fistules obstétricales au bord de l’effondrement

La situation est alarmante à la Clinique Fistule à cœur de Mbuji-Mayi, où des dizaines de femmes atteintes de fistules obstétricales voient leurs espoirs de guérison s’évanouir. Depuis le retrait du financement de l’UNFPA il y a huit mois, ce centre spécialisé, autrefois modèle dans la prise en charge de cette pathologie dévastatrice, fonctionne au ralenti, privé des ressources essentielles à son fonctionnement.

Qu’est-ce qu’une fistule obstétricale exactement ? Imaginez une brèche qui se forme entre le vagin et la vessie ou le rectum, provoquant des fuites urinaires ou fécales permanentes. Cette complication survient généralement après un accouchement prolongé et difficile, lorsque la tête du bébé appuie trop longtemps sur les tissus pelviens de la mère, coupant l’irrigation sanguine et provoquant la nécrose. En République Démocratique du Congo, où l’accès aux soins obstétricaux d’urgence reste limité dans de nombreuses régions, cette tragédie touche des milliers de femmes chaque année.

Le Dr Jean-Pierre Lukoji, médecin directeur du centre, ne cache pas son amertume : « Nous avons la volonté de réparer et redonner le sourire aux dames, mais nous manquons de tout. L’UNFPA a plié bagages, elle a fermé ses bureaux. » Installée au sein de l’hôpital presbytérien de Mbuji-Mayi dans le Kasaï-Oriental, la clinique recevait des patientes venant non seulement de la province, mais aussi des régions voisines comme le Lomami et le Sankuru. Aujourd’hui, cette lueur d’espoir pour des femmes souvent rejetées par leurs propres familles risque de s’éteindre définitivement.

Les conséquences du manque de financement sont multiples et graves. Sans matériel médical adéquat, les interventions chirurgicales de réparation deviennent impossibles. Sans soutien nutritionnel, les patientes, souvent déjà affaiblies, ne peuvent pas se préparer correctement aux opérations ni récupérer ensuite. Et sans accompagnement psychosocial, ces femmes continuent de subir l’isolement social et la souffrance psychologique liés à leur condition.

La crise de financement qui frappe la clinique fistule Mbuji-Mayi s’inscrit dans un contexte plus large de réduction des fonds alloués à la santé reproductive en RDC. Les données de l’UNFPA révèlent que les opérations humanitaires en 2024 n’ont été financées qu’à 42%, affectant gravement les services essentiels dans plusieurs régions du pays. Cette situation interpelle sur la pérennité des efforts entrepris depuis des années pour lutter contre les fistules obstétricales en RDC.

Face à cette urgence, le Dr Lukoji lance un appel pressant au gouvernement central, au gouvernement provincial et aux partenaires potentiels. Ses demandes sont claires : fournir du matériel médical et des produits de santé essentiels, assurer un soutien nutritionnel aux patientes, et surtout, réactiver les financements institutionnels pour garantir la continuité des soins. Car sans une réponse rapide, c’est toute une catégorie de femmes vulnérables qui se retrouvera abandonnée à son sort.

Comment expliquer que des pathologies aussi graves que les fistules obstétricales RDC ne bénéficient pas d’un financement stable ? La question mérite d’être posée alors que les conséquences humaines et sociales sont si lourdes. Les femmes atteintes de fistules vivent souvent dans l’ombre, cachées par honte, rejetées par leurs maris et leurs communautés. Pour elles, des centres comme la clinique de Mbuji-Mayi représentent bien plus qu’un simple hôpital : c’est une chance de retrouver leur dignité et une place dans la société.

La solution passe-t-elle uniquement par le rétablissement des financements internationaux ? Probablement pas. Une approche multidimensionnelle semble nécessaire, combinant le renforcement du système de santé congolais, la sensibilisation des communautés pour réduire la stigmatisation, et le développement de partenariats publics-privés pour assurer la pérennité des structures de soins. La santé reproductive Congo mérite une attention particulière, car elle concerne directement le bien-être des mères et des enfants, et donc l’avenir du pays.

En attendant des solutions durables, la situation à la clinique de Mbuji-Mayi reste précaire. Chaque jour sans financement aggrave la souffrance des patientes et réduit leurs chances de guérison. L’urgence est réelle, et le temps presse pour ces femmes qui attendent de retrouver une vie normale.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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