Dans une décision économique majeure qui pourrait redéfinir les équilibres financiers de la région, l’administration provinciale du Nord-Kivu a instauré un cadre tarifaire strict pour le secteur pétrolier. Le vice-gouverneur en charge des questions économiques, Amani Bahati, a officialisé ce mercredi 15 octobre 2025 un nouveau barème contraignant pour tous les distributeurs de carburant opérant dans la ville de Goma.
Cette mesure intervient après des semaines de consultation avec l’Association des pétroliers du Nord-Kivu, traduisant une volonté affirmée de régulation étatique face aux fluctuations anarchiques qui caractérisaient jusqu’alors le marché pétrolier RDC. Le communiqué officiel, rendu public vendredi 17 octobre, spécifie que le litre d’essence est désormais plafonné à 1,141 USD (équivalent à 3.000 francs congolais), tandis que le mazout voit son prix fixé à 1,119 USD (2.900 FC).
Mais au-delà des simples chiffres, quelle stratégie économique sous-tend cette décision? Le vice-gouverneur Nord-Kivu justifie cette intervention par la nécessité impérieuse de stabiliser un secteur vital pour l’économie Nord-Kivu. « À dater de ce jour, le prix officiel du carburant à la pompe est fixé […] Ce tarif est d’application immédiate et devra être affiché de façon claire et lisible dans toutes les stations de la province », stipule le document officiel.
La régulation prix essence s’accompagne d’un dispositif de contrôle rigoureux. Les distributeurs, communément appelés « Kadhafi », sont sommés de se conformer immédiatement à ces nouvelles dispositions. Le maire de Goma reçoit pour mandat spécifique de superviser la révision à la baisse du coût du transport en commun, créant ainsi un effet domino sur l’ensemble de la chaîne économique locale.
Cette intervention étatique dans le marché pétrolier RDC soulève plusieurs interrogations. Jusqu’où peut s’étendre le pouvoir régulateur des autorités provinciales dans un contexte national complexe? La fixation autoritaire des prix carburant Goma permettra-t-elle effectivement de juguler l’inflation qui mine le pouvoir d’achat des populations?
Les experts économiques s’accordent sur un point : cette décision représente un test crucial pour la gouvernance économique régionale. En imposant un cadre tarifaire unique, l’administration du Nord-Kivu tente de résoudre l’épineuse équation entre approvisionnement incertain, coûts d’importation volatils et protection du consommateur final.
Les conséquences potentielles de cette mesure s’annoncent multiples. D’un côté, les ménages et les transporteurs pourraient bénéficier d’une stabilité tant attendue des prix carburant Goma. De l’autre, les distributeurs devront absorber les fluctuations du marché international sans possibilité de répercuter intégralement leurs coûts sur les consommateurs.
La réussite de cette politique de régulation prix essence dépendra largement de la capacité des autorités à faire respecter strictement ces nouvelles dispositions. Le communiqué ne laisse planer aucun doute sur la détermination administrative : « Les contrevenants seront soumis à la rigueur de la loi. »
Cette décision intervient dans un contexte économique régional particulièrement sensible, où le carburant représente bien plus qu’une simple commodité énergétique. Il constitue le baromètre de la santé économique et le catalyseur de toutes les activités productives. La stabilisation du marché pétrolier RDC dans le Nord-Kivu pourrait ainsi créer un précédent significatif pour les autres provinces confrontées à des défis similaires.
À moyen terme, l’efficacité de cette mesure se mesurera à l’aune de son impact sur l’inflation globale et sur la fluidité des approvisionnements. Si la régulation parvient à concilier stabilité des prix et pérennité des distributeurs, elle pourrait marquer un tournant dans la gouvernance économique provinciale. Dans le cas contraire, le risque de pénuries ou de marché parallèle ne peut être exclu.
Le vice-gouverneur Nord-Kivu assume ainsi une décision aux implications économiques profondes, faisant le pari que la transparence et la régulation permettront de créer les conditions d’un marché pétrolier plus stable et plus équitable pour l’ensemble des acteurs économiques de la région.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net
