Le silence diplomatique qui entoure le drame congolais depuis plus de deux décennies semble enfin trouver sa réponse dans la détermination d’une diaspora resolve à briser les chaînes de l’indifférence. La reconnaissance du Genocost, ce génocide congolais longtemps occulté par les arcanes géopolitiques, devient l’enjeu central d’une mobilisation transnationale orchestrée depuis les capitales occidentales. Comment expliquer que le plus important génocide du troisième millénaire demeure encore aujourd’hui absent des agendas internationaux ?
Le professeur André Mbata Mangu, figure intellectuelle et politique éminente, incarne cette nouvelle approche stratégique qui substitue la supplique par l’exigence. Dans une démonstration de leadership transformationnel, il appelle la diaspora congolaise à convertir sa douleur en force politique, sa mémoire en instrument diplomatique. La reconnaissance du Genocost ne relève plus de la charité internationale mais d’une dette historique que la communauté mondiale se doit d’honorer.
La stratégie déployée par les défenseurs de cette cause mérite une analyse approfondie. En investissant les capitales occidentales – Bruxelles, Paris, Washington – la diaspora congolaise opère un repositionnement tactique significatif. Il ne s’agit plus de manifestations sporadiques mais d’un plaidoyer structurel visant à institutionnaliser la mémoire des victimes dans les enceintes décisionnelles. Cette approche systématique pourrait-elle constituer le tournant décisif dans la longue quête de justice du peuple congolais ?
Le message porté par André Mbata Mangu transcende la simple revendication mémorielle. En affirmant que « la justice ne se supplie pas, elle se conquiert », il opère un changement de paradigme fondamental dans les relations internationales concernant la RDC. Cette posture ferme contraste avec la diplomatie traditionnelle congolaise, souvent perçue comme conciliante face aux puissances étrangères. Le génocide congolais devient ainsi non seulement une question de reconnaissance historique mais un test de crédibilité pour l’ordre international contemporain.
L’appel lancé via les réseaux sociaux, notamment par Julie Matangila, démontre l’émergence d’une stratégie de communication multidimensionnelle. En taguant des comptes influents et en utilisant les plateformes numériques comme amplificateurs, les activistes congolais maîtrisent les codes de la mobilisation moderne. Cette digitalisation du combat mémoriel représente-t-elle l’avènement d’une nouvelle forme de diplomatie citoyenne ?
La reconnaissance internationale du Genocost dépasse largement le cadre symbolique. Elle impliquerait des conséquences juridiques et politiques majeures, depuis la mise en place de mécanismes de justice transitionnelle jusqu’à la question des réparations. La diaspora congolaise, par sa mobilisation, pose les bases d’un rééquilibrage fondamental dans la manière dont la communauté internationale appréhende les crises africaines.
Le timing de cette mobilisation intensive interroge. Alors que la RDC traverse une période politique complexe, la question du Genocost pourrait devenir un élément déterminant dans les relations internationales du pays. La capacité de la diaspora à maintenir la pression sur la scène internationale constituera le véritable test de l’efficacité de cette stratégie.
La route vers la reconnaissance pleine et entière du génocide congolais reste semée d’embûches. Les résistances géopolitiques, les enjeux économiques sous-jacents et la complexité des mécanismes internationaux de reconnaissance constituent autant de défis à surmonter. Cependant, la détermination affichée par André Mbata Mangu et la diaspora congolaise laisse entrevoir la possibilité d’une rupture dans le traitement de ce dossier historique.
La mobilisation pour la reconnaissance du Genocost représente bien plus qu’une simple revendication mémorielle. Elle incarne la maturation politique d’une diaspora déterminée à écrire elle-même les pages de l’histoire congolaise contemporaine. Dans cette quête de justice, c’est toute la relation entre l’Afrique et l’ordre international qui se trouve interrogée.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net