La province du Kwango se trouve plongée dans une crise institutionnelle sans précédent, où les jeux de pouvoir semblent avoir pris le pas sur l’intérêt général. Vendredi 17 octobre 2025, le cadre de concertation provinciale de la société civile, soutenu par la notabilité locale, a tiré la sonnette d’alarme lors d’une assemblée extraordinaire tenue à Bandundu. Cette structure dénonce une véritable « jungle institutionnelle » qui paralyse le développement de cette province pourtant riche en potentialités.
Comment en est-on arrivé à cette situation de blocage politique ? Les observateurs pointent du doigt des conflits de leadership persistants et une prolifération de motions et pétitions visant explicitement le bureau de l’assemblée provinciale et le gouverneur Willy Bitwisila. Cette crise politique au Kwango révèle-t-elle une faillite du système de gouvernance locale ou simplement des ambitions personnelles démesurées ?
George Kilunga, secrétaire et porte-parole du cadre de concertation, ne mâche pas ses mots : « La population n’a rien à gagner dans ces tiraillements. Il est temps que nos élus se concentrent sur les vraies priorités du développement et sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens ». Cette déclaration intervient dans un contexte de tension institutionnelle croissante, où la société civile du Kwango tente de jouer son rôle de contre-pouvoir face à des institutions provinciales en perte de crédibilité.
L’assemblée provinciale du Kwango, censée être le temple de la démocratie locale, se transforme progressivement en arène de règlements de comptes politiques. Les querelles intestines qui la minent ne reflètent en rien les attentes légitimes d’une population « plongée dans la misère », selon les termes utilisés par les représentants de la société civile. Le développement de la province Kwango semble sacrifié sur l’autel des ambitions personnelles et des luttes d’influence.
La gouvernance du gouverneur Willy Bitwisila est-elle véritablement remise en cause par cette crise ou assiste-t-on à une simple manœuvre de déstabilisation ? Les tensions actuelles menacent la stabilité et la relance économique du Kwango, alors même que la province dispose d’atouts considérables pour son développement. La société civile Kwango appelle les députés provinciaux à plus de responsabilité, au respect des textes légaux, à l’éthique et surtout à la recherche de l’unité.
Cette crise politique au Kwango interroge fondamentalement sur la capacité des institutions locales à répondre aux défis du développement. Les motions et pétitions qui se multiplient traduisent-elles une vitalité démocratique ou au contraire une fragmentation préoccupante du paysage politique provincial ? L’assemblée provinciale Kwango parviendra-t-elle à retrouver sa vocation première : servir la population plutôt que les intérêts particuliers ?
Le développement de la province Kwango nécessite une classe politique unie et visionnaire, capable de transcender les clivages pour construire des projets structurants. La société civile, par sa vigilance, joue un rôle crucial dans ce processus de réconciliation des institutions avec leur mission fondamentale. Reste à savoir si son appel sera entendu par des élus souvent plus préoccupés par leur survie politique que par le bien-être des populations.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net