La route Makana-Maula, ce tronçon vital de 15 kilomètres dans le groupement Wassa en territoire de Walikale, traverse une crise infrastructurelle sans précédent. Cette artère économique, unique lien d’approvisionnement pour toute la région du Nord-Kivu, s’est transformée en un véritable cauchemar logistique pour les transporteurs et les habitants.
Comment une route si cruciale pour l’économie locale a-t-elle pu atteindre un tel état de délabrement ? La réponse se niche dans l’accumulation de plusieurs facteurs : l’absence d’entretien régulier, les pluies diluviennes qui caractérisent la saison actuelle, et le passage intensif de poids lourds sur une chaussée non adaptée. Les conséquences sont immédiates et dramatiques pour l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
Le blocage de plus de dix camions citernes transportant du carburant représente une menace directe pour la stabilité économique de Walikale. Ces véhicules immobilisés créent un effet domino paralysant : impossible pour eux d’avancer, difficile pour les autres gros porteurs de manœuvrer. L’engorgement complet de cet axe stratégique plonge la région dans une situation de quasi-isolement économique.
Les bourbiers, véritables pièges pour les chauffeurs, se sont multipliés sur l’ensemble du tronçon routier Nord-Kivu. Ces obstacles naturels transforment chaque trajet en une expérience périlleuse, augmentant significativement les risques d’accidents et les délais de livraison. Le transport des personnes et de leurs biens devient une épreuve quotidienne, avec des temps de parcours parfois multipliés par cinq.
Quelles sont les répercussions concrètes sur l’économie locale ? Les premiers signaux d’alarme pointent déjà vers une flambée des prix des produits de première nécessité. Les denrées alimentaires, les médicaments, mais surtout le carburant – bloqué dans les citernes immobilisées – voient leurs coûts s’envoler. Les commerçants, confrontés à des frais de transport exponentiels, répercutent naturellement cette hausse sur les consommateurs finaux.
La réhabilitation de la route Makana-Maula délabrée s’impose donc comme une urgence absolue. Les usagers, unis dans leur détresse, plaident pour une intervention rapide des autorités compétentes. Au-delà du simple confort de circulation, c’est la survie économique de toute une région qui se joue sur ces quinze kilomètres de bitume dégradé.
L’approvisionnement bloqué à Walikale menace de plonger des milliers de familles dans une précarité accrue. Les professionnels de santé s’inquiètent particulièrement de l’accès aux médicaments, tandis que les agriculteurs redoutent de ne pouvoir écouler leurs productions. Cette crise routière révèle, en filigrane, la fragilité du système économique régional et sa dépendance excessive à une seule voie d’accès.
La solution passe nécessairement par des travaux de réhabilitation en profondeur. Un simple rafistolage ne suffirait pas à régler le problème structurel de ce tronçon. Les experts en infrastructure routière recommandent un renforcement de la chaussée, un système de drainage efficace et un entretien régulier pour prévenir de nouvelles dégradations.
À moyen terme, cette situation interpelle sur la nécessité de diversifier les axes d’approvisionnement de la région. La dépendance à une seule route rend le territoire vulnérable à ce type de crise. Les alternatives, bien que plus coûteuses à développer, pourraient s’avérer salvifiques pour la résilience économique du Nord-Kivu.
La route Walikale-Losso, dans sa portion ouest, demeure donc au cœur des préoccupations économiques et sociales. Sa réhabilitation n’est plus un simple projet d’infrastructure, mais une condition sine qua non au maintien de l’activité économique régionale. Les camions citernes bloqués en RDC sonnent comme un avertissement : sans action rapide, c’est toute l’économie locale qui risque de s’enliser.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd