Dans un élan décisif pour renforcer la lutte contre les épidémies dans le Tanganyika, l’Organisation Mondiale de la Santé a équipé l’hôpital général de Kalemie d’une technologie médicale de pointe : le laboratoire multiplex Radi-1. Cette innovation révolutionnaire permet désormais d’identifier simultanément trois maladies infectieuses potentiellement mortelles – MPOX, rougeole et varicelle – à partir d’un seul échantillon.
Comment cette avancée diagnostique change-t-elle la donne dans la prise en charge des patients ? Le Dr Moreau Umba, coordinateur terrain des urgences OMS dans le Tanganyika, explique : « Avant, nous devions envoyer les échantillons à Kinshasa et attendre des jours, voire des semaines pour obtenir les résultats. Aujourd’hui, le laboratoire multiplex Radi-1 nous donne des réponses en quelques heures seulement. » Cette rapidité est cruciale, surtout pour les enfants de 0 à 5 ans, les plus vulnérables face à ces infections.
La particularité de cet équipement réside dans sa capacité à réaliser des diagnostics différentiels en temps réel. Imaginez un carrefour où trois routes mènent à des maladies différentes. Le laboratoire multiplex Radi-1 est le panneau indicateur qui montre immédiatement la bonne direction à prendre. Cette précision permet aux médecins d’être proactifs plutôt que réactifs dans leur approche thérapeutique.
Le Dr Noel Manda Kiomba, médecin directeur de l’hôpital général de référence de Kalemie, souligne l’importance de cet appui : « L’OMS nous a non seulement doté de ce laboratoire performant, mais aussi des produits pharmaceutiques essentiels. Nous disposons désormais de kits de traitement complets, d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires et d’antihistaminiques pour prendre en charge efficacement nos patients. »
Cependant, un défi persiste dans cette lutte contre MPOX Tanganyika et autres maladies infectieuses. Le Dr Manda alerte : « Après avoir offert des soins gratuits, nous devons assurer l’alimentation de nos patients. Les éruptions cutanées caractéristiques de ces maladies créent des plaies qui nécessitent une nutrition adaptée pour une cicatrisation optimale. » Cette réalité rappelle que la guérison passe aussi par une alimentation équilibrée, composante souvent négligée dans les interventions d’urgence.
La situation actuelle dans le Tanganyika justifie pleinement ces investissements. Les maladies comme MPOX, qui se manifestent par des éruptions cutanées, de la fièvre et des douleurs musculaires, peuvent être confondues avec la varicelle ou la rougeole. Sans diagnostic précis, le traitement approprié arrive souvent trop tard. Grâce au diagnostic maladies infectieuses simultané, les équipes médicales peuvent maintenant distinguer rapidement ces pathologies et adapter leur réponse.
L’OMS Kalemie a identifié cinq provinces prioritaires pour recevoir cette technologie, faisant de l’hôpital général Kalemie un pôle d’excellence régional en matière de diagnostic. Cette stratégie s’inscrit dans une vision plus large de renforcement des systèmes de santé dans les zones reculées de la RDC.
Mais pourquoi est-il si important de maintenir la gratuité des soins pour ces maladies ? Le Dr Manda plaide avec conviction : « La prise en charge gratuite des malades atteints de MPOX doit être poursuivie. Ces populations vulnérables, souvent issues de milieux défavorisés, ne doivent pas choisir entre se soigner et se nourrir. »
Cette approche intégrée – combinant technologie de pointe, médicaments essentiels et gratuité des soins – représente un modèle prometteur pour la lutte contre les épidémies en RDC. Elle démontre qu’avec les bons outils et la volonté politique, il est possible de faire reculer des maladies qui affectent depuis trop longtemps les communautés les plus démunies.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net