La scène politique congolaise observe avec une attention particulière les développements entourant la succession à la présidence de l’Assemblée nationale. Dans un communiqué officiel rendu public ce samedi 18 octobre, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) a adopté une position pour le moins stratégique, affirmant n’avoir désigné aucun candidat pour succéder à Vital Kamerhe à la tête de la chambre basse du Parlement.
La Direction politique nationale du parti, réunie en session extraordinaire à Kinshasa, a choisi de calmer les esprits tout en maintenant un certain suspense. Par la voix de son secrétaire général Billy Eraston Kambale Tsongo, l’UNC précise que toute décision concernant cette succession cruciale sera prise après réception des orientations de la Haute Autorité politique de l’Union sacrée de la Nation. Cette position ne relève-t-elle pas d’une tactique dilatoire visant à préparer le terrain en coulisses ?
Le communiqué, soigneusement formulé, souligne que l’UNC, se présentant comme « alliée de première heure du président de la République », ne saurait « entraver le bon fonctionnement de l’Assemblée nationale » par des manœuvres précipitées. Cette déclaration, apparemment consensuelle, dissimule-t-elle des tensions internes au sein de la majorité présidentielle ? La prudence affichée par l’UNC traduit-elle une volonté d’éviter les fractures au sein de la coalition au pouvoir ?
La direction du parti appelle ses cadres, militantes, militants, sympathisants ainsi que les députés nationaux issus des regroupements politiques AA/UNC et AVK2018 à observer le calme et à demeurer attentifs aux orientations futures. Cette mise en garde suggère que des velléités individuelles pourraient déjà s’être manifestées au sein des rangs de l’UNC, nécessitant un rappel à l’ordre préventif.
Derrière cette apparente unanimité, plusieurs sources au sein de la formation politique révèlent que certains cadres de l’UNC soutiennent discrètement la probable candidature d’Aimé Boji Sangara Bamanyirue, actuel ministre de l’Industrie. Parallèlement, Jean-Baudouin Mayo Mambeke, ancien vice-premier ministre, aurait déjà exprimé ses ambitions pour occuper ce poste stratégique. Ces positionnements discrets ne contredisent-ils pas la ligne officielle du parti ?
La question de la succession à la présidence de l’Assemblée nationale dépasse le simple cadre du remplacement d’un homme. Elle engage l’équilibre des forces au sein de la majorité présidentielle et pourrait reconfigurer les rapports de pouvoir entre les différentes composantes de l’Union sacrée de la Nation. L’UNC joue-t-elle la montre pour mieux peser dans les négociations à venir ?
En reportant sa décision dans l’attente des orientations de la Haute Autorité politique de l’USN, l’UNC place la balle dans le camp de la coordination de la majorité. Cette stratégie lui permet de garder toutes ses options ouvertes tout en maintenant une apparence de discipline collective. Ne s’agit-il pas là d’un calcul politique visant à maximiser son influence dans le processus de décision ?
Les prochains jours s’annoncent déterminants pour l’avenir de la présidence parlementaire en RDC. La manière dont se déroulera cette succession constituera un test significatif pour la cohésion de l’Union sacrée de la Nation et pour la stabilité des institutions congolaises. L’UNC parviendra-t-elle à maintenir son unité interne face aux ambitions divergentes de ses cadres ? La réponse à cette question éclairera les recompositions en cours au sein de la majorité présidentielle.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
