Dans une décision qui marque un tournant décisif pour le climat des affaires dans la province du Tanganyika, l’Administrateur du territoire de Manono, Cyprien Kitanga, a prononcé la suspension immédiate de la taxe dite « Assistance » perçue illégalement par certains services de l’État. Cette mesure courageuse intervient après des mois de pressions exercées sur les transporteurs de minerais dans cette région stratégique pour l’économie minière congolaise.
La taxe assistance ANR, dépourvue de tout fondement juridique selon les autorités territoriales, prélevait arbitrairement 100 dollars américains par camion au profit des agents de l’Agence nationale de renseignements, tandis que la DEMIAP exigeait entre 10 et 50 dollars supplémentaires. Un véritable fardeau financier pour les opérateurs économiques qui transitent par Manono, territoire riche en coltan et cassitérite, deux minerais stratégiques pour l’industrie mondiale.
Comment une telle pratique a-t-elle pu persister aussi longtemps sans cadre réglementaire ? La question mérite d’être posée tant cette taxe illégale constituait une entrave manifeste à l’investissement minier en RDC. L’administration territoriale de Manono, par la voix de son représentant, a clairement identifié les conséquences néfastes de ces prélèvements abusifs sur l’attractivité économique de la région.
La suspension taxe Manono découle d’une concertation approfondie avec les opérateurs économiques et miniers locaux, soucieux de voir s’instaurer un environnement des affaires plus transparent. Cette démarche participative démontre une volonté politique réelle d’apurer les pratiques administratives et de restaurer la confiance des investisseurs dans le secteur minier congolais.
L’impact économique de cette décision devrait se mesurer à court terme dans le flux des investissements miniers vers le Tanganyika. La région, qui dispose d’importants gisements de coltan cassitérite Tanganyika, retrouve ainsi une partie de sa compétitivité face aux autres provinces minières du pays. Les transporteurs pourront désormais acheminer les minerais sans craindre ces barrières fiscales illégitimes.
L’administration territoriale Manono a assorti sa décision d’un avertissement sans équivoque : toute personne s’opposant à cette mesure sera poursuivie pour insubordination. Cette fermeté témoigne de la détermination des autorités à faire respecter l’état de droit et à assainir les pratiques administratives dans le secteur minier.
Au-delà de la simple suspension d’une taxe, c’est toute une philosophie de gouvernance qui se dessine. L’État doit-il continuer à percevoir des taxes sans base légale au risque de décourager l’investissement minier RDC ? La réponse apportée par l’administrateur Kitanga ouvre la voie à une réflexion plus large sur la rationalisation du système fiscal dans les zones minières.
Cette décision intervient dans un contexte où la RDC cherche à optimiser ses revenus miniers tout en attirant de nouveaux investisseurs. La suppression des barrières non tarifaires et des taxes illégales constitue un préalable essentiel à l’amélioration du climat des affaires. Le territoire de Manono pourrait ainsi devenir un laboratoire de bonne gouvernance minière.
Les perspectives pour le secteur minier dans le Tanganyika s’en trouvent notablement améliorées. La transparence retrouvée dans les relations entre administration et opérateurs économiques devrait favoriser l’émergence de nouveaux projets d’investissement, créant ainsi un cercle vertueux pour le développement local et national.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net