Dans un contexte mondial marqué par une demande croissante en métaux stratégiques, le projet minier Kamoa-Kakula s’impose comme un pilier fondamental de l’économie congolaise. Avec des investissements cumulés atteignant 6 milliards USD sur les six dernières années, cette entreprise minière représente aujourd’hui un véritable moteur de développement national.
Le chiffre le plus spectaculaire révélé par Olivier Binyingo, Président du Conseil d’Administration de Kamoa Copper, concerne la contribution aux finances publiques : pas moins d’un milliard de dollars américains versés au trésor public congolais en 2024 uniquement sous forme d’impôts et de redevances minières. Cette manne financière constitue une bouffée d’oxygène significative pour les caisses de l’État, permettant potentiellement de financer des projets structurants dans divers secteurs.
Sur le plan productif, les performances sont tout aussi remarquables. La production de cuivre a atteint 440 000 tonnes l’année dernière, positionnant la RDC comme un acteur incontournable sur le marché mondial de ce métal essentiel à la transition énergétique. Mais au-delà des chiffres de production, c’est l’impact socio-économique global qui mérite attention. Le projet génère actuellement plus de 20 000 emplois directs et indirects, tandis que sa contribution au PIB national s’élève à 6% – un pourcentage considérable pour une seule entreprise.
Comment ce projet minier parvient-il à concilier performance économique et développement local ? La réponse réside dans une stratégie multidimensionnelle incluant des investissements majeurs dans les infrastructures énergétiques. La réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Mwandingusha, réalisée en partenariat avec la SNEL, a permis d’injecter 78 mégawatts supplémentaires dans le réseau national, bénéficiant autant à la mine qu’aux populations avoisinantes.
Les investissements se poursuivent avec la réhabilitation en cours de la turbine 5 d’Inga 2, représentant un engagement de plusieurs centaines de millions de dollars. Ces projets énergétiques s’inscrivent dans une vision à long terme, visant à sécuriser l’approvisionnement électrique tant pour les opérations minières que pour le développement économique régional.
La dimension sociale constitue un autre axe stratégique. Le programme de formation continue permet aux communautés locales d’acquérir des compétences techniques pointues, tandis que des projets entrepreneuriaux comme la pisciculture – détenue à 100% par les communautés – créent des revenus complémentaires. Cette approche vise à construire un écosystème économique résilient autour de la mine, garantissant une répartition plus équitable des bénéfices.
Dans un marché mondial du cuivre de plus en plus compétitif, face à des producteurs traditionnels comme le Chili ou la Zambie, la RDC dispose d’atouts majeurs. La transition énergétique globale génère une demande accrue pour le cuivre, essentiel aux technologies vertes et aux infrastructures numériques. Kamoa-Kakula se positionne ainsi comme un modèle d’investissement minier responsable, combinant rentabilité économique et impact social positif.
Quelles perspectives pour l’avenir ? Le PCA de Kamoa Copper appelle à une amélioration continue du climat des affaires et à un allègement de la pression fiscale pour attirer davantage d’investissements. La recherche de nouveaux gisements et le développement d’infrastructures high-tech apparaissent comme des conditions essentielles pour maintenir la compétitivité congolaise sur la scène minière internationale.
Alors que les États-Unis manifestent un regain d’intérêt pour les projets miniers en RDC, l’exemple de Kamoa-Kakula démontre qu’avec une vision claire et des investissements structurants, le pays peut transformer ses ressources naturelles en véritable levier de développement économique durable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
