La République Démocratique du Congo a émis mercredi un communiqué officiel exprimant sa profonde préoccupation face à la crise politique qui secoue Madagascar depuis la prise de pouvoir du colonel Michael Randrianirina le 14 octobre dernier. Kinshasa appelle au strict respect du droit international et à la préservation de la stabilité régionale dans cette région de l’océan Indien.
Le gouvernement congolais déclare suivre « avec la plus grande attention et une vive préoccupation l’évolution de la situation politique » malgache, qualifiant la crise actuelle de « majeure » pour la stabilité du pays. Cette position ferme de la RDC s’inscrit dans le cadre plus large des préoccupations régionales concernant la préservation de l’ordre constitutionnel en Afrique.
Dans son analyse géopolitique, la RDC considère le retour à l’ordre constitutionnel comme « indispensable à la préservation de la paix, de la stabilité et des institutions démocratiques ». Cette déclaration intervient alors que la communauté internationale observe avec attention les développements dans la Grande Île, où le colonel Randrianirina a récemment pris les rênes du pouvoir.
La position congolaise souligne « l’importance fondamentale du respect du droit international, de la Charte de l’Union africaine et des principes inscrits dans la Charte de la SADC ». Cette référence explicite aux instruments juridiques régionaux et internationaux démontre l’engagement de Kinshasa en faveur d’une résolution pacifique des crises politiques selon les cadres établis.
Comment la SADC, organisation régionale majeure, peut-elle efficacement contribuer à la résolution de cette crise malgache ? La RDC apporte une réponse claire en exprimant son soutien « plein et entier » à l’initiative de la Communauté de développement d’Afrique australe visant à dépêcher une mission d’enquête de haut niveau à Madagascar. Cette mission aura pour mandat de dialoguer avec les autorités de transition et la société civile malgache, avec l’objectif précis de « réduire les tensions et favoriser un retour rapide à l’ordre constitutionnel ».
L’implication de la SADC dans cette crise politique à Madagascar représente un test important pour l’efficacité des mécanismes de résolution de crises de l’organisation régionale. La RDC, en tant que membre influent de la SADC, positionne ainsi son discours dans le cadre d’une approche multilatérale plutôt que unilatérale.
La situation à Madagascar pose des questions fondamentales sur la stabilité régionale en Afrique. La prise de pouvoir par le colonel Randrianirina intervient dans un contexte où plusieurs pays africains font face à des défis similaires de préservation de l’ordre constitutionnel. La réaction mesurée mais ferme de la RDC reflète une approche diplomatique mature, privilégiant le dialogue et le respect des cadres institutionnels régionaux.
Kinshasa assure enfin rester « attentive à l’évolution de la situation » et réaffirme son engagement à « soutenir Madagascar dans la restauration de la stabilité nécessaire au bien-être et au développement de son peuple ». Cette déclaration finale souligne la dimension humaniste de la position congolaise, plaçant le bien-être de la population malgache au cœur des préoccupations.
La crise politique à Madagascar, avec la prise de pouvoir du colonel Michael Randrianirina, représente donc un enjeu significatif pour la stabilité régionale en Afrique australe. La réponse de la RDC, articulée autour du respect du droit international et du soutien aux mécanismes de la SADC, illustre l’engagement constant de Kinshasa en faveur de la paix et de la stabilité sur le continent africain.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd