La situation alimentaire mondiale révèle des chiffres alarmants que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ne cesse de déplorer. Environ 8,2% de la population mondiale vit actuellement en situation de sous-alimentation chronique, un constat qui interpelle la communauté internationale sur l’urgence d’agir.
Comment inverser cette tendance préoccupante qui affecte des millions de personnes à travers le globe ? Le Directeur général de la FAO propose une solution claire : l’unité et la collaboration mondiale. Cette approche collective apparaît comme la seule voie possible pour transformer durablement nos systèmes agroalimentaires et assurer la sécurité alimentaire, particulièrement en République Démocratique du Congo où les défis persistent.
Ibrahim Abdoul Nasse, représentant adjoint de la FAO en RDC, insiste sur cette nécessité d’action commune : « Qu’on soit riche ou pauvre, qu’on vienne du Nord ou du Sud, en travaillant avec l’ensemble des gouvernements, des organisations et des communautés, nous pouvons transformer nos systèmes agroalimentaires pour veiller à ce que tout le monde ait accès à une alimentation saine et respectueuse de la planète. Il faut agir pour l’avenir ».
Cette année marque un anniversaire significatif pour l’organisation internationale. La Journée mondiale de l’alimentation célèbre le 80ᵉ anniversaire de la FAO, qui avait reçu dès sa création le mandat ambitieux de libérer l’humanité du besoin. Huit décennies plus tard, le chemin parcouru est considérable, mais les défis restent immenses.
Le thème choisi pour cette édition 2023, « Mains dans la main pour les aliments et un avenir meilleur », résonne particulièrement dans le contexte congolais. Il appelle à une collaboration mondiale pour construire un avenir pacifique, durable, prospère et sécurisé sur le plan alimentaire. Mais comment traduire cette vision en actions concrètes sur le terrain ?
La FAO et ses pays membres peuvent se prévaloir de réalisations significatives au cours de ces 80 années. Le mérite en revient principalement aux États membres qui n’ont cessé de soutenir l’idée fondamentale selon laquelle un monde libéré de la faim représente un monde meilleur pour tous. Cette conviction partagée a permis des avancées notables, même si le chemin vers l’éradication complète de la sous-alimentation chronique reste long.
Un paradoxe mérite d’être souligné : en 2025, bien que la population mondiale ait triplé, notre planète produit suffisamment de calories pour nourrir tous ses habitants. Cette réalité interpelle sur les déséquilibres dans la distribution des ressources alimentaires et l’impérieuse nécessité de développer des systèmes agroalimentaires durables et équitables.
La situation en République Démocratique du Congo illustre parfaitement ces défis. Le pays dispose d’un potentiel agricole immense, mais la sécurité alimentaire de sa population reste fragile. La collaboration avec la FAO et d’autres partenaires internationaux s’avère cruciale pour renforcer la résilience des communautés face aux crises alimentaires récurrentes.
La transformation des systèmes agroalimentaires nécessite une approche multidimensionnelle. Elle implique non seulement les gouvernements et les organisations internationales, mais aussi les acteurs locaux, les producteurs et les consommateurs. Chaque maillon de la chaîne alimentaire doit être repensé dans une optique de durabilité et d’équité.
Les défis climatiques ajoutent une urgence supplémentaire à cette transformation. Les changements environnementaux affectent directement la production agricole et menacent la sécurité alimentaire de millions de personnes, particulièrement dans les régions les plus vulnérables. La recherche de solutions adaptées et résilientes devient une priorité absolue.
La route vers l’élimination de la sous-alimentation chronique exige donc un engagement renouvelé de tous les acteurs. Les avancées technologiques, les innovations agricoles et les pratiques durables représentent autant d’outils précieux dans cette lutte collective. Mais sans une volonté politique ferme et une coopération internationale renforcée, ces progrès risquent de rester insuffisants.
La vision portée par la FAO depuis 80 ans garde toute sa pertinence aujourd’hui. Libérer l’humanité du besoin reste un objectif réalisable, à condition de maintenir cet élan collectif et de renforcer les partenariats à tous les niveaux. L’expérience accumulée au fil des décennies démontre que lorsque la communauté internationale unit ses forces, des résultats concrets peuvent être obtenus.
La prochaine décennie s’annonce déterminante pour l’avenir alimentaire de notre planète. Les choix effectués aujourd’hui conditionneront la capacité des générations futures à se nourrir dignement. La mobilisation doit donc se poursuivre et s’intensifier, car comme le rappelle la FAO, l’alimentation n’est pas seulement une question de survie, mais un droit fondamental qui engage notre humanité commune.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
