La situation alimentaire mondiale continue de susciter l’inquiétude des spécialistes. Selon les dernières données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 8,2 % de la population mondiale vit actuellement en situation de sous-alimentation chronique. Ce chiffre alarmant intervient alors que l’organisation célèbre son 80ᵉ anniversaire, avec pour mandat historique de libérer l’humanité du besoin.
Comment expliquer cette persistance de la faim dans un monde qui produit pourtant suffisamment de nourriture ? La question mérite d’être posée alors que la FAO RDC, par la voix de son représentant adjoint Ibrahim Abdoul Nasse, appelle à une mobilisation générale. « Qu’on soit riche ou pauvre, qu’on vienne du Nord ou du Sud, en travaillant avec l’ensemble des gouvernements, des organisations et des communautés, nous pouvons transformer nos systèmes agroalimentaires durables pour veiller à ce que tout le monde ait accès à une alimentation saine et respectueuse de la planète », a-t-il déclaré.
Le contexte de la Journée mondiale alimentation, célébrée cette année sous le thème « Mains dans la main pour les aliments et un avenir meilleur », offre une opportunité cruciale pour repenser nos approches. Ce thème ne se contente pas d’être symbolique ; il représente un appel concret à la collaboration internationale alimentation pour construire un avenir pacifique, durable et prospère.
La République Démocratique du Congo, comme de nombreux pays en développement, se trouve au cœur de ces préoccupations. Le paradoxe est frappant : alors que le monde produit suffisamment de calories pour nourrir tous ses habitants – et ce malgré une population qui a triplé depuis 2025 – des millions de personnes continuent de souffrir de la faim. Cette contradiction soulève des questions fondamentales sur la distribution des ressources et l’efficacité des systèmes actuels.
Les réalisations de la FAO au cours de ses 80 années d’existence sont pourtant significatives. L’organisation peut se prévaloir de nombreuses avancées, mais comme le reconnaît elle-même sa direction, tous les mérites reviennent aux États membres qui ont soutenu l’idée qu’un monde libéré de la faim est un monde meilleur pour tous. Cette reconnaissance témoigne d’une approche collaborative essentielle pour relever les défis futurs.
La transformation des systèmes agroalimentaires nécessite une approche multidimensionnelle. Il ne s’agit pas seulement de produire plus, mais de produire mieux, de distribuer équitablement et de consommer durablement. Les défis sont complexes : changement climatique, conflits armés, inégalités économiques, gaspillage alimentaire. Autant de facteurs qui exigent des solutions intégrées et une coordination internationale renforcée.
Quelles perspectives pour l’avenir ? La route reste longue, mais les anniversaires symboliques comme les 80 ans de la FAO offrent l’occasion de mesurer le chemin parcouru et de renouveler les engagements. La sous-alimentation chronique n’est pas une fatalité, et les progrès technologiques combinés à une volonté politique forte pourraient permettre des avancées significatives dans les années à venir.
L’appel du représentant de la FAO en RDC résonne comme un rappel urgent : « Il faut agir pour l’avenir ». Cet impératif d’action immédiate trouve un écho particulier dans un contexte mondial marqué par de multiples crises. La sécurité alimentaire n’est pas seulement une question de développement, mais également de paix et de stabilité internationale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net