Une lueur d’espoir perce dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola qui frappe la province du Kasaï. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient d’annoncer une nouvelle encourageante : aucun nouveau cas n’a été enregistré depuis 20 jours dans la zone de santé de Bulape, épicentre de cette flambée épidémique.
Cette période sans contamination représente un signal positif dans la bataille contre cette fièvre hémorragique virale particulièrement meurtrière. Mais que signifie réellement cette accalmie dans le combat contre Ebola ? Selon les experts en santé publique, cela démontre l’efficacité des mesures de riposte mises en œuvre, tout en nécessitant une vigilance maintenue.
Le bilan humain de cette épidémie reste lourd avec 27 décès enregistrés. Cependant, des progrès significatifs sont à noter : 18 patients ont été déclarés guéris et ont pu retrouver leurs familles, tandis qu’un seul patient reste sous surveillance médicale. Ces guérisons constituent un message d’espoir pour les communautés affectées et les équipes soignantes.
La vaccination s’est révélée être une arme cruciale dans cette bataille sanitaire. Plus de 2 000 personnes ont reçu le vaccin contre Ebola dans la région de Bulape, créant ainsi une barrière immunitaire pour briser la chaîne de transmission. Cette campagne vaccinale massive, couplée aux mesures de prévention, a contribué à freiner la propagation du virus.
L’épidémie, officiellement déclarée le 4 septembre 2025 par le gouvernement congolais, représente la 16ème poussée épidémique d’Ebola en RDC. La souche identifiée est celle de Zaïre, connue pour sa virulence avec un taux de létalité initial de 57%. Quatorze localités dans la zone de santé de Bulape ont été touchées, mais aucune autre zone de santé de la province du Kasaï n’a signalé de cas, limitant ainsi l’extension géographique de l’épidémie.
Les autorités sanitaires locales et l’OMS insistent sur la nécessité de maintenir les efforts. « La vigilance doit rester de mise », rappellent-elles, soulignant l’importance du respect strict des mesures préventives et du renforcement de la surveillance communautaire. Comment maintenir cette vigilance alors que les signes sont encourageants ? La réponse réside dans la continuité des actions de sensibilisation et le maintien des dispositifs de détection rapide.
La riposte coordonnée entre le gouvernement congolais, l’OMS et les partenaires sanitaires a permis de contenir rapidement la propagation. Les équipes sur le terrain ont déployé une stratégie multidimensionnelle incluant la surveillance épidémiologique, la prise en charge des cas, la vaccination en anneaux autour des cas contacts, et la communication de risque auprès des populations.
Cette expérience dans le Kasaï démontre une nouvelle fois la capacité de la RDC à faire face aux épidémies d’Ebola, grâce à l’expertise accumulée lors des précédentes flambées. Le pays dispose désormais d’outils plus efficaces pour combattre ce virus redoutable, notamment grâce aux vaccins et aux traitements spécifiques.
Alors que l’épidémie semble marquer une pause, les spécialistes rappellent que le virus Ebola peut resurgir à tout moment. La période d’incubation pouvant aller jusqu’à 21 jours, les 20 jours sans nouveau cas constituent un indicateur positif mais ne signifient pas encore la fin de l’épidémie. La prudence reste donc de mise avant de pouvoir déclarer officiellement la fin de cette flambée.
Pour les populations de Bulape et du Kasaï, cette accalmie offre un répit bien mérité après des semaines d’angoisse et de restrictions. Elle démontre aussi l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre les maladies infectieuses émergentes, et la résilience des systèmes de santé congolais face aux défis sanitaires majeurs.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net