Une nouvelle attaque des rebelles ADF a plongé le territoire de Djugu dans la terreur ce jeudi 16 octobre. Vers 11 heures locales, des combattants ont pris pour cible le site minier « Cinquantenaire », situé à seulement deux kilomètres de Mayuwan dans le territoire de Mambasa. L’assaut a déclenché un mouvement de panique généralisé parmi les populations civiles.
Selon des sources militaires présentes sur le terrain, les assaillants comptaient dans leurs rangs des adolescents de moins de 18 ans. Cette troublante réalité soulève des questions cruciales sur les méthodes de recrutement des groupes armés dans la région. Comment des enfants en viennent-ils à participer à de telles exactions ? La réponse reste complexe, mais les conséquences sont immédiates et dramatiques.
Après avoir ouvert le feu sur le site minier, les rebelles ADF se sont dirigés vers les villages environnants. Les localités de Some, Masange, Mayuano et Bango ont été rapidement vidées de leurs habitants. Des scènes de désolation ont marqué cette fuite éperdue vers Mambasa-centre, Teturi et Biakato. Les civils, pris de panique, ont tout abandonné derrière eux.
L’intervention des forces loyalistes a été déclenchée suite aux alertes de la population. Les militaires ont engagé des opérations pour contenir l’avancée des rebelles. Le bilan des affrontements fait état d’un combattant ADF neutralisé et d’un autre, âgé seulement de 17 ans, capturé vivant. Cette capture d’un mineur parmi les assaillants confirme les inquiétudes concernant l’utilisation d’enfants soldats par les groupes armés.
Les activistes des droits humains ont immédiatement réagi à ces événements. Jospin Paluku Mbowa, de la Nouvelle société civile de Mambasa, a fermement condamné cette situation : « L’implication de mineurs dans des actes de violence constitue une violation grave du droit international humanitaire ». Cette déclaration rappelle l’urgence de protéger les enfants dans les zones de conflit.
Les déplacements de population dans le territoire de Djugu représentent un nouveau chapitre dans la crise humanitaire qui frappe l’Ituri. Des milliers de personnes se retrouvent une fois de plus déracinées, contraintes à l’exil pour échapper aux violences. Les infrastructures d’accueil dans les localités de refuge sont déjà saturées, créant une situation humanitaire préoccupante.
Cette attaque ADF à Mambasa s’inscrit dans un pattern récurrent de violence ciblant les zones minières de la région. Malgré les efforts militaires déployés, les rebelles continuent de semer la terreur parmi les populations civiles. La persistance de ces attaques interroge sur l’efficacité des stratégies de sécurisation actuellement en place.
L’utilisation d’enfants soldats par les ADF dans l’attaque de Mambasa ajoute une dimension particulièrement inquiétante à cette crise sécuritaire. Cette pratique barbare prive non seulement ces jeunes de leur enfance, mais perpétue également le cycle de violence dans la région. La communauté internationale se doit de réagir face à ces graves violations des droits humains.
L’intervention militaire dans le territoire de Djugu, bien que saluée pour avoir sauvé des vies, ne suffit pas à endiguer le phénomène. Les racines du conflit nécessitent une approche multidimensionnelle combinant action sécuritaire, développement économique et dialogue communautaire. La situation actuelle exige des solutions durables pour mettre fin aux souffrances des populations civiles.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net