Le Service national affiche une ambition agricole remarquable avec un objectif de production de maïs porté à 50 000 tonnes pour cette saison, soit un doublement par rapport aux 25 000 tonnes enregistrées lors de la précédente campagne. Cette progression significative intervient dans un contexte où la République Démocratique du Congo cherche à renforcer son autonomie alimentaire.
Le général Jean-Pierre Kasongo Kabwik, commandant de cette institution publique, a dévoilé cette stratégie lors d’une conférence de presse tenue jeudi 16 octobre. L’officier supérieur des Forces armées n’a pas caché ses ambitions : « Nous atteindrons 100 000 tonnes dans deux ans », déclarant ainsi un pari audacieux pour cette structure rattachée à la présidence de la République.
Cette augmentation spectaculaire de la production maïs RDC s’inscrit dans une vision plus large de relance agricole Congo. Le Service national agriculture devient ainsi le fer de lance d’une politique visant à réduire la dépendance alimentaire du pays. Mais comment cette institution militaire parvient-elle à transformer son mandat en moteur de développement agricole ?
La réponse se trouve à Sankadi, à 65 km de Kaniama-Kasese, où le général Kasongo Kabwik a effectué une visite de travail. Ce site agricole de 2 000 hectares, ancien projet du ministère de l’Agriculture laissé à l’abandon, renaît aujourd’hui sous l’impulsion du Service national. La réhabilitation des 25 km de route d’accès constitue la première réussite concrète de cette initiative.
Sur place, le constat était amer : des machines et tracteurs cannibalisés, des remorques et chariots jamais utilisés rouillant au soleil. « Ces équipements paraissent comme des mitrailles, alors que ce sont des équipements tout neufs », a déploré le commandant du Service national. Pourtant, face à ce tableau désolant, la détermination l’a emporté.
Grâce au plaidoyer du général Kabwik, le Chef de l’État a confié la gestion de ce site stratégique au Service national. La plantation maïs Sankadi renaît de ses cendres, symbolisant la volonté d’une relance agricole Congo axée sur la réhabilitation des infrastructures existantes plutôt que sur de nouveaux investissements dispendieux.
« La volonté dépasse tout. On a quand même l’intelligence… Vous ne pouvez pas doubter de notre intelligence », a affirmé avec conviction le général Kasongo Kabwik. Cette phrase résume l’état d’esprit qui anime les équipes du Service national dans cette entreprise de revitalisation agricole.
La construction d’une minoterie à proximité du site de Sankadi constitue un maillon essentiel de cette stratégie. Elle permettra de transformer sur place la production, ajoutant ainsi de la valeur aux récoltes et créant une filière complète. Cette approche intégrée témoigne d’une vision économique mature de la relance agricole.
Avec une production qui double chaque saison, le Service national se positionne comme le laboratoire d’un Congo qui veut nourrir ses enfants. Cette ambition répond directement aux enjeux de sécurité alimentaire RDC, alors que le pays importe encore une partie significative de ses denrées alimentaires.
L’impact économique de cette initiative dépasse le simple cadre de la production maïs RDC. Elle génère des emplois locaux, revitalise les zones rurales et réduit la pression sur les réserves de change nationales. Le secteur agricole congolais, longtemps négligé, retrouve ainsi ses lettres de noblesse grâce à des projets concrets et ambitieux.
Quels défis restent à relever pour atteindre l’objectif des 100 000 tonnes ? La modernisation des équipements, la formation des agriculteurs et la mise en place de circuits de distribution efficaces constituent les prochaines étapes cruciales. Le succès de cette entreprise pourrait servir de modèle pour d’autres filières agricoles en RDC.
La transformation du Service national en acteur majeur de la production agricole illustre une évolution significative dans l’approche du développement en République Démocratique du Congo. En misant sur ses propres forces et en réhabilitant des infrastructures abandonnées, le pays démontre sa capacité à trouver des solutions endogènes à ses défis alimentaires.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
