« Avant, venir à l’hôpital la nuit était un véritable calvaire. On marchait dans le noir complet, avec la peur au ventre. Maintenant, avec ces lampadaires, même à minuit, on se sent en sécurité », témoigne Mama Solange, une habitante de Bali, les yeux brillants de soulagement. Son récit poignant illustre la transformation silencieuse qui s’opère dans ces contrées longtemps oubliées du territoire congolais.
Comment une simple lumière peut-elle changer le destin de toute une communauté ? La réponse se lit sur les visages des habitants de Bali, où plus de quarante lampadaires solaires illuminent désormais le marché et le centre de santé. « Les vols ont diminué de manière significative depuis l’installation », confirme un membre du comité de sécurité locale. La nuit n’est plus synonyme de danger mais devient progressivement un espace de vie et de mobilité retrouvée.
À quelques kilomètres de là, à Schubert, c’est une révolution des transports qui s’annonce. La réhabilitation de la route et la construction du pont stratégique mettent fin à des années d’isolement pour les groupements d’Ame, Nyoka et Mbr’bu. « Nous étions coupés du monde pendant la saison des pluies », se souvient un notable local, la voix chargée d’émotion. « La MONUSCO a été notre sauveur, comme l’ange Gabriel descendu du ciel. »
Mais au-delà des infrastructures, que symbolisent réellement ces réalisations ? Le pont Amani, érigé à Lidda, porte bien son nom. Il relie Fataki aux villages environnants, mais surtout, il unit des communautés autrefois divisées par les conflits. « Ce pont est bien plus qu’une structure en béton », affirme le président des jeunes de Fataki. « C’est un pont vers la réconciliation, vers la paix durable. »
Ces projets MONUSCO Ituri s’inscrivent dans une vision plus large de développement communautaire RDC. En améliorant les infrastructures Djugu Mahagi, la mission onusienne tisse patiemment les fils de la cohésion sociale. Le pont Amani Fataki devient ainsi le symbole tangible d’une renaissance économique et sociale, permettant l’acheminement des produits agricoles vers les marchés et facilitant les échanges entre villages.
Les lampadaires solaires Bali, quant à eux, illuminent bien plus que les rues : ils éclairent le chemin vers un avenir meilleur. Les femmes peuvent maintenant se rendre au marché en toute sécurité, les malades accèdent plus facilement aux soins de nuit, et les enfants étudient plus longtemps. Une véritable révolution silencieuse qui transforme le quotidien de plus de cent mille personnes.
Quel impact ces réalisations auront-elles sur le long terme ? Les autorités locales se montrent optimistes mais conscientes des défis qui persistent. « Ces infrastructures nous donnent les bases pour construire notre développement », estime un chef traditionnel. « Maintenant, c’est à nous de les entretenir et de poursuivre cette dynamique positive. »
La véritable réussite de ces projets ne se mesure pas seulement en mètres de routes réhabilitées ou en nombre de lampadaires installés, mais dans la confiance progressivement restaurée entre les communautés. Chaque pont construit, chaque route réparée, chaque lumière allumée représente un pas de plus vers la stabilité et la prospérité de cette région meurtrie par les conflits.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
