La prison centrale de Kamina, située dans la province du Haut-Lomami, fait face à des conditions de détention qualifiées d’inhumaines par la société civile locale. Selon le coordonnateur des forces vives de Malemba-Nkulu, Claude Kyasangolo, cet établissement pénitentiaire connaît une surpopulation carcérale alarmante, avec près de 300 détenus entassés dans une infrastructure initialement conçue pour 50 personnes seulement.
Comment une telle situation a-t-elle pu perdurer dans cette prison de la République Démocratique du Congo ? L’infrastructure elle-même pose problème, ayant été reconvertie à partir d’anciens entrepôts de la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC). Ces bâtiments, initialement destinés au stockage de produits agricoles, ont été transformés en centre de détention sans adaptation préalable aux normes pénitentiaires minimales.
La surpopulation carcérale observée à Kamina dépasse les 500% de sa capacité d’accueil théorique, créant des conditions de vie extrêmement difficiles pour les détenus. Claude Kyasangolo précise que les prisonniers doivent supporter des nuits particulièrement pénibles en raison de la forte chaleur qui règne dans ces installations inadaptées. La prison compte sept blocs destinés aux hommes, composés de trois chambres principales et quatre chambrettes supplémentaires, toutes insuffisantes pour héberger dignement les pensionnaires.
L’accès à l’eau potable représente un autre défi majeur pour cet établissement. La prison centrale de Kamina ne dispose d’aucun robinet fonctionnel à l’intérieur de ses murs, contraignant le personnel et les détenus à s’approvisionner via un puits foré situé à l’extérieur. Cette situation oblige à transporter l’eau manuellement dans des récipients, une procédure aussi archaïque que problématique pour assurer les besoins hydriques de base de près de 300 personnes.
Face à cette crise humanitaire, la société civile de Malemba-Nkulu s’interroge sur les responsabilités des autorités compétentes. Quelles mesures concrètes sont envisagées pour améliorer les conditions de détention dans cette prison du Haut-Lomami ? Les subsides étatiques, bien que existants, apparaissent manifestement insuffisants pour faire face à l’ampleur des besoins. Les églises locales tentent de pallier ces carences en apportant leur aide trois à quatre fois par semaine, selon leurs disponibilités et moyens.
Paradoxalement, certains aspects fonctionnent relativement bien dans cet établissement. La prison dispose d’un dispensaire médical opérationnel, avec un médecin et son équipe d’infirmiers assurant un suivi sanitaire minimum. De plus, l’approvisionnement en nourriture ne constituerait pas un problème majeur selon les observations de la société civile.
La situation critique de la prison centrale de Kamina s’inscrit dans un contexte plus large de difficultés carcérales en République Démocratique du Congo. La surpopulation des prisons demeure un défi récurrent, tout comme l’insuffisance des infrastructures adaptées aux normes internationales de détention. Les conditions de vie précaires observées à Kamina interrogent sur l’effectivité des réformes pénitentiaires promises par les autorités congolaises.
Que faire face à cette réalité préoccupante ? La mobilisation de la société civile et des organisations religieuses, bien que louable, ne peut constituer une solution durable. Une intervention coordonnée des autorités provinciales et nationales s’avère indispensable pour remédier structurellement aux problèmes identifiés, particulièrement en ce qui concerne l’accès à l’eau et la surpopulation carcérale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net