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Prison centrale de Kamina : des conditions de détention inhumaines dénoncées

La prison centrale de Kamina, située dans la province du Haut-Lomami, fait face à une crise humanitaire alarmante révélée par Claude Kyasangolo, coordonnateur de la société civile forces vives de Malemba-Nkulu. Dans une déclaration exclusive à Radio Okapi ce jeudi 16 octobre, l’activiste a dépeint une situation carcérale préoccupante qui interpelle les autorités congolaises sur les conditions de détention dans cette région.

L’établissement pénitentiaire, initialement conçu pour accueillir 50 détenus, en héberge actuellement près de 300, créant ainsi une surpopulation carcérale critique qui dépasse les 500% de sa capacité d’accueil. Cette situation de surpopulation carcérale en RDC n’est malheureusement pas isolée, mais celle de la prison centrale Kamina présente des caractéristiques particulièrement préoccupantes.

Claude Kyasangolo a précisé que l’infrastructure elle-même pose problème fondamental : « Ce sont des entrepôts que la SNCC s’était construite pour garder les produits agricoles. Et ce sont ces bâtiments que le gouvernement utilise comme prison ». Cette reconversion inadaptée d’infrastructures industrielles en établissement pénitentiaire soulève des questions fondamentales sur les conditions de détention au Haut-Lomami.

Les détenus doivent composer avec des conditions de vie extrêmement difficiles, notamment pour ce qui concerne le sommeil. Sous une chaleur étouffante, les 300 pensionnaires se répartissent dans seulement 7 blocs destinés aux hommes, comprenant 3 chambres et 4 chambrettes. Comment peut-on assurer un repos réparateur dans de telles conditions ?

Le manque d’eau potable à la prison centrale Kamina constitue l’une des préoccupations majeures soulevées par l’activiste. « La prison centrale n’a pas des robinets. Elle n’est pas ravitaillée en eau potable. Nous avons un puits foré qui est dehors. Alors, il faut avoir des récipients pour faire entrer l’eau à l’intérieur de la prison », a détaillé Claude Kyasangolo. Cette situation compromet gravement l’hygiène de base et la santé des détenus.

Face à cette crise, les subsides de l’État se révèlent insuffisants pour répondre aux besoins fondamentaux des prisonniers. Les églises locales tentent de combler les lacunes en apportant leur aide presque trois à quatre fois par semaine, selon leurs possibilités. Cette solidarité communautaire, bien que précieuse, peut-elle suffire à pallier les carences structurelles ?

Ironiquement, la prison dispose d’un dispensaire avec un docteur et ses infirmiers, et l’établissement serait « bien structuré » selon le coordonnateur de la société civile. Cependant, cette organisation ne compense pas les défaillances infrastructurelles qui rendent les conditions de détention incompatibles avec la dignité humaine et les standards internationaux.

La problématique de l’eau potable à la prison reste au cœur des préoccupations. L’absence de système d’adduction d’eau contraint le personnel et les détenus à des manoeuvres quotidiennes complexes pour s’approvisionner, créant une situation sanitaire potentiellement dangereuse. Dans un contexte où les maladies hydriques peuvent se propager rapidement, cette carence représente un risque majeur pour la santé publique.

La situation décrite à la prison centrale de Kamina soulève des interrogations fondamentales sur le système pénitentiaire congolais dans son ensemble. Les conditions de détention au Haut-Lomami reflètent-elles une problématique nationale ? Comment expliquer que des infrastructures aussi inadaptées puissent encore servir d’établissements pénitentiaires en République Démocratique du Congo ?

Les révélations de Claude Kyasangolo interviennent dans un contexte où la réforme du système carcéral congolais reste une priorité affichée des autorités. La surpopulation carcérale en RDC, combinée à des infrastructures vétustes, crée des conditions qui pourraient être qualifiées de traitement inhumain et dégradant au regard des standards internationaux.

L’alerte lancée par la société civile forces vives de Malemba-Nkulu devrait normalement inciter les autorités provinciales et nationales à une réaction urgente. La prison centrale Kamina nécessite des interventions immédiates pour améliorer les conditions de vie des détenus, mais aussi des solutions structurelles à long terme pour résoudre la problématique de la surpopulation carcérale.

Alors que le manque d’eau potable persiste et que les conditions de détention restent précaires, une question essentielle se pose : jusqu’à quand les détenus de la prison centrale de Kamina devront-ils endurer des conditions aussi difficiles avant que des mesures concrètes ne soient prises ?

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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