Dans l’écrin feutré du cabinet ministériel du Boulevard du 30 Juin, une rencontre singulière s’est déroulée ce lundi 13 octobre 2025, où la pensée s’est faite chair et la culture s’est érigée en projet de société. Eddy Malou, cet esprit brillant aux concepts novateurs, a trouvé en la ministre Yolande Elebe une oreille attentive à sa vision d’une renaissance linguistique congolaise.
Entre les murs chargés d’histoire du ministère de la Culture, des Arts et du Patrimoine, le penseur de la Congolexicomatisation a déployé sa philosophie linguistico-actuariste avec la conviction de celui qui porte un projet de civilisation. Comment la langue peut-elle devenir le ciment d’une identité nationale ? Comment transformer le verbe en énergie créatrice pour la jeunesse congolaise ? Autant de questions qui ont trouvé écho dans le dialogue fécond entre l’intellectuel et la gardienne du temple culturel.
La Congolexicomatisation, ce concept qui pourrait sembler obscur au profane, se révèle être une clé de lecture essentielle pour comprendre les enjeux de la culture congolaise contemporaine. Eddy Malou y voit une symbiose linguistique où le lingala, le swahili, le tshiluba et le kikongo ne s’affrontent plus mais se fécondent mutuellement. Kinshasa, cœur battant de cette alchimie verbale, devient ainsi le laboratoire vivant d’une identité en perpétuelle recréation.
La ministre Yolande Elebe, dont la sensibilité aux questions patrimoniales n’est plus à démontrer, a salué avec une bienveillance éclairée cette démarche intellectuelle. Son regard attentif et sa posture d’écoute ont transformé cette rencontre protocolaire en véritable moment de grâce culturelle. Ne s’agit-il pas là du dialogue idéal entre le savoir théorique et l’action politique, entre la réflexion et sa mise en œuvre concrète ?
L’ouvrage « Le Livre de l’Indépendance », publié en juin 2023 au Centre Wallonie-Bruxelles, sert de manifeste à cette révolution linguistique. Eddy Malou y développe sa vision d’une unité intellectuelle congolaise, où la calligraphie et la lecture deviennent des actes politiques, des gestes de résistance culturelle. La linguistique RDC prend ainsi une dimension existentielle, dépassant le simple cadre académique pour toucher à l’essence même de l’être congolais.
L’annonce de la grande rencontre littéraire du 11 novembre prochain à l’Institut Français de Gombe vient concrétiser cette ambition. Ces « dictées congolaisicomatisées », ouvertes au public et diffusées mondialement, représentent plus qu’un simple événement culturel : elles sont l’incarnation d’un projet de société où la jeunesse se réapproprie son patrimoine verbal. Quelle meilleure manière de célébrer la richesse de la culture congolaise que par cette fête des mots et des idées ?
Dans cette alchimie entre tradition et modernité, entre érudition et transmission populaire, la figure d’Eddy Malou émerge comme un passeur essentiel. Son discours, mêlant profondeur philosophique et engagement citoyen, rappelle que le savoir congolais doit devenir « une énergie nationale », selon ses propres termes. La ministre Yolande Elebe l’a compris : la culture n’est pas un ornement mais le socle sur lequel se construit le développement et la renaissance intellectuelle du Congo.
Cette rencontre historique entre la pensée et le pouvoir, entre la création conceptuelle et son application politique, marque peut-être un tournant dans l’histoire culturelle de la RDC. La Congolexicomatisation, loin d’être un simple néologisme, s’affirme comme un projet de société global, une voie vers l’unité dans la diversité linguistique. Le dictionnaire « congolaisicomatisé » promis par Eddy Malou pourrait bien devenir le symbole de cette nouvelle ère où les mots congolais retrouvent leur puissance et leur dignité.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
