Des centaines de familles survivent dans des conditions extrêmement précaires après avoir fui les violents affrontements entre les miliciens Maï Maï et les forces de sécurité dans le groupement Tomondo, territoire de Mitwaba. Cette crise humanitaire dans le Haut-Katanga ne cesse de s’aggraver, poussant les déplacés vers le Lualaba voisin dans une situation de détresse absolue.
Selon les informations recueillies par notre rédaction, ces populations civiles ont été contraintes d’abandonner leurs habitations, leurs terres et leurs moyens de subsistance face aux attaques répétées des miliciens. Le phénomène des déplacés Haut-Katanga s’intensifie depuis maintenant un mois, créant une urgence humanitaire sans précédent dans la région.
La coordination provinciale de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) tire la sonnette d’alarme. Son coordonnateur provincial, Lambert Menda, décrit une situation catastrophique où hommes, femmes et enfants errent sans abri ni assistance. « La situation humanitaire est alarmante. Ces familles ont tout perdu et les enfants sont privés d’éducation. L’État doit agir sans délai pour restaurer la sécurité et venir en aide à ces victimes », a-t-il déclaré.
Les affrontements Tomondo ont particulièrement frappé les populations civiles, créant un flux massif de déplacés vers le territoire de Lubudi. Plus de 500 personnes ont trouvé refuge dans le centre d’accueil du groupement de Mukabe-Kasari, où les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires.
Comment une telle crise a-t-elle pu se développer sans intervention massive des autorités ? Les conflits Maï Maï Mitwaba continuent de générer des vagues de déplacés qui affluent vers le Lualaba, mettant à rude épreuve les capacités d’accueil de cette province. La NSCC Haut-Katanga souligne l’urgence d’une réponse coordonnée.
Parmi les déplacés, plusieurs blessés par balles ont été enregistrés. Sept cas graves ont dû être transférés vers des structures sanitaires du Haut-Katanga, tandis que d’autres victimes sont prises en charge à l’hôpital de Lubudi. Aucun décès n’a été officiellement signalé, mais la situation médicale reste préoccupante.
La crise humanitaire Lualaba s’intensifie alors que les organisations humanitaires peinent à répondre aux besoins croissants. Les déplacés manquent de tout : nourriture, abris, soins médicaux et produits de première nécessité. Les enfants, privés d’école depuis leur fuite, voient leur avenir compromis.
Lambert Menda appelle à une mobilisation immédiate du gouvernement congolais et de la communauté humanitaire internationale. « Ces familles ont tout perdu en fuyant les violences. Elles méritent protection et assistance dans cette épreuve », insiste-t-il.
La NSCC exhorte également les autorités à mettre fin à l’insécurité persistante qui continue de déstabiliser la région. Les conflits armés répétés fragilisent davantage une population déjà éprouvée par des années d’instabilité.
La question se pose : jusqu’à quand cette crise des déplacés Haut-Katanga va-t-elle durer ? Les affrontements entre miliciens et forces de sécurité semblent s’installer dans la durée, alimentant un cycle infernal de violence et de déplacement.
La situation dans le Lualaba, province d’accueil, devient de plus en plus critique. Les infrastructures locales sont submergées par l’afflux continu de déplacés fuyant les zones de conflit. Les ressources disponibles sont insuffisantes pour faire face à cette crise humanitaire d’ampleur.
Face à cette urgence, la NSCC plaide pour une intervention rapide et coordonnée. La protection des civils doit devenir une priorité absolue pour les autorités congolaises. La restauration de la sécurité dans les zones de conflit apparaît comme la seule solution durable à cette crise des déplacés.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd