Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, a été le théâtre mercredi d’une présentation militaire significative. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont exposé devant la presse 43 anciens présumés rebelles du mouvement du M23. Cet événement intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu dans l’Est du pays.
Selon des sources militaires concordantes, 32 de ces hommes se seraient rendus volontairement aux autorités congolaises. Les 11 autres auraient été capturés directement sur les lignes de front des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, régions historiquement marquées par l’instabilité et les conflits armés.
Les ex-combattants sont arrivés à Kisangani il y a précisément une semaine. Les autorités militaires affirment leur avoir prodigué une prise en charge adaptée et conforme aux standards humanitaires. Cette opération de reddition M23 RDC s’inscrit dans une stratégie plus large de démobilisation des groupes armés.
Les témoignages recueillis auprès de ces anciens rebelles dressent un tableau alarmant des conditions de vie au sein du mouvement insurgé. « Nous avons enduré d’énormes souffrances tant dans les centres de formation que dans les lieux de déploiement », a confié l’un d’eux sous couvert d’anonymat.
Un événement particulièrement traumatisant semble avoir précipité la décision de plusieurs d’entre eux : l’assassinat brutal d’un colonel du M23 et de sa famille entière. Ce drame aurait constitué un élément déclencheur dans leur processus de reddition aux FARDC Kisangani.
Parmi les éléments les plus préoccupants révélés lors de cette présentation : la présence de quatre mineurs parmi les ex-rebelles. Cette découverte relance le débat sur l’utilisation persistante d’enfants soldats par les groupes armés dans l’Est de la RDC. La question des enfants soldats Est Congo demeure une préoccupation majeure pour les organisations humanitaires.
Le major Nestor Mavudisa, porte-parole de la 3e zone de défense, a saisi cette tribune pour lancer un appel solennel. « La place des enfants, c’est à l’école, c’est en famille », a-t-il martelé avec force. L’officier a exhorté tous les groupes armés à respecter scrupuleusement le droit international humanitaire, particulièrement le protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant.
L’armée congolaise a profité de cette occasion pour renouveler son appel à la reddition des combattants encore enrôlés dans les rangs du M23. « Libérez-vous dès que vous le pouvez. L’armée vous accueillera », a assuré le major Mavudisa, s’adressant directement aux ex-rebelles M23 encore actifs.
Cette opération militaire constitue-t-elle un tournant décisif dans la lutte contre l’insécurité dans l’Est congolais ? Les autorités semblent vouloir croire à un effet boule de neige, espérant que ces redditions volontaires encourageront d’autres combattants à déposer les armes.
La situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu reste néanmoins extrêmement volatile. Le conflit Nord-Kivu Sud-Kivu continue de générer des déplacements massifs de populations et des violations répétées des droits humains.
La communauté internationale suit avec attention l’évolution de ce dossier sensible. La présence d’enfants parmi les combattants capturés ou ayant fait acte de reddition ne manquera pas d’alimenter les débats sur la protection des mineurs dans les zones de conflit.
Cette présentation médiatique des ex-combattants à Kisangani marque une étape supplémentaire dans le long processus de pacification de l’Est de la RDC. Elle souligne également la complexité des enjeux humanitaires liés au démantèlement des groupes armés dans cette région tourmentée.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
