Dans la cité de Luena, territoire de Bukama, un silence lourd de désolation a remplacé le vacarme habituel des rues. Les visages marqués par l’épreuve racontent une histoire que les chiffres seuls ne sauraient traduire. « Nous avons tout perdu en une seule nuit », murmure une mère de famille, le regard vide, devant les décombres de ce qui fut sa maison.
La pluie torrentielle qui s’est abattue sur Luena le 11 octobre 2025 a transformé le quotidien de centaines de familles en cauchemar. Le bilan est accablant : 87 habitations réduites à l’état de gravats, un centre de santé et trois lieux de culte entièrement détruits. Comment une communauté peut-elle se relever face à une telle dévastation ?
Les quartiers Kamanda, Kimba et Kabiula présentent un spectacle de désolation. Partout, des murs effondrés, des toitures arrachées par la violence des vents, des meubles brisés éparpillés dans la boue. Les sinistrés, contraints de passer la nuit à la belle étoile, affrontent désormais les caprices du climat sans abri ni protection.
Parmi les victimes, une jeune fille de 12 ans souffre d’une fracture à la jambe gauche, symbole poignant de la vulnérabilité des plus fragiles face aux catastrophes naturelles. Son cas illustre tragiquement l’urgence médicale qui s’ajoute à la crise humanitaire. Combien d’autres souffrances silencieuses restent à découvrir dans cette région du Haut-Lomami ?
La société civile de Luena, par la voix de son coordonnateur Darick Mwema Kalonda, lance un cri d’alarme qui résonne bien au-delà des frontières de la province. « La situation est critique », insiste-t-il, rappelant que les besoins immédiats concernent autant l’abri que les soins médicaux et la nourriture.
Cette catastrophe naturelle à Luena soulève des questions fondamentales sur la préparation aux désastres climatiques en République Démocratique du Congo. Les phénomènes météorologiques extrêmes semblent frapper avec une intensité croissante, interrogeant notre capacité collective à protéger les populations les plus exposées.
Les autorités provinciales et nationales sont maintenant interpellées pour organiser une réponse rapide et coordonnée. Mais au-delà de l’urgence, ne devrions-nous pas repenser notre approche de la prévention des risques ? La reconstruction devra intégrer des normes plus résilientes face aux caprices du climat.
Les partenaires humanitaires font face à un défi logistique considérable dans cette région parfois difficile d’accès. Pourtant, chaque heure compte pour les familles sinistrées de Bukama, confrontées à l’angoisse de l’incertitude et à la précarité de leur situation.
Cette tragédie nous rappelle cruellement que derrière les statistiques se cachent des vies bouleversées, des rêves anéantis, des enfances volées. La solidarité nationale et internationale devra se manifester avec force pour aider ces communautés à retrouver l’espoir et reconstruire leur avenir.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net