Le gouvernement congolais a brandi ce samedi 11 octobre 2025 un rapport accablant documentant ce qui ressemble à une entreprise systématique de déshumanisation dans les territoires du Nord-Kivu sous contrôle de la coalition AFC/M23. Les chiffres avancés par le ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani dépassent l’entendement : 272 assassinats, 300 viols, 300 cas de tortures – dont sur des élèves – en un seul mois de septembre. Une litanie macabre qui interroge sur la véritable nature de cette occupation rwandaise est Congo.
Derrière ces statistiques glaçantes se cache une réalité encore plus sombre : la méthode semble parfaitement rodée. Les exactions Rutshuru Masisi ne constituent-elles pas les maillons d’une chaîne de terreur visant à briser toute résistance communautaire ? Les bombardements ciblant délibérément le quartier Nderere à Rutshuru, les villages incendiés, les pillages généralisés – tout concourt à dessiner les contours d’une stratégie d’anéantissement social.
Plus inquiétant encore, l’installation d’une administration parallèle rebelle démontre une volonté d’ancrage territorial durable. La transformation des entités coutumières en « centres » et « cités », la nomination de chefs coutumiers fantoches, tout participe à cette entreprise de déstructuration des fondements sociétaux congolais. Le gouvernement dénonce avec raison cette mue institutionnelle qui sape l’autorité légitime de l’État.
Mais le système de prédation ne s’arrête pas là. L’imposition de taxes illégales – 17% de prélèvement trimestriel sur les frais scolaires, taxation des hôpitaux et orphelinats – constitue un véritable hold-up sur l’avenir des populations. Comment ne pas voir dans ces violations droits humains AFC M23 une entreprise délibérée de paupérisation massive ? L’éducation et la santé, piliers fondamentaux de toute société, deviennent des marchandises accessibles seulement à ceux qui peuvent payer leur survie.
La réponse du mouvement AFC-M23, par la voix de Benjamin Mbonimpa sur X, qualifiant ces accusations de « chapelet de mensonges », sonne particulièrement creux face à l’accumulation de preuves. Ce déni systématique ne traduit-il pas l’embarras d’une rébellion confrontée à ses propres crimes Nord-Kivu RDC ? La remise en cause de la légitimité des autorités de Kinshasa dans les zones qu’elles contrôlent apparaît comme une tentative désespérée de retourner l’attention.
Kinshasa parle désormais ouvertement de « stratégie d’occupation et de déstructuration sociale », une terminologie lourde de sens qui devrait alerter la communauté internationale. Jusqu’où faudra-t-il que l’horreur descende pour que la mobilisation internationale devienne effective ? Les crimes documentés en septembre 2025 représentent-ils le point de non-retour dans cette crise qui dure depuis trop longtemps ?
La balle est désormais dans le camp de la communauté internationale. Face à l’ampleur des violations et à l’installation d’une administration parallèle rebelle, les mécanismes de protection des civils montrent leurs limites. Le gouvernement congolais joue sa crédibilité en rendant public ce rapport détaillé, mais sa capacité à traduire cette dénonciation en action concrète reste le véritable test de sa détermination.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net