Le cabinet du gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, a officiellement retiré sa plainte pour diffamation et intoxication de l’opinion publique à l’encontre du journaliste Gauthier Sey, marquant ainsi un dénouement favorable à une affaire judiciaire qui avait suscité l’émoi au sein de la profession journalistique en République Démocratique du Congo. Cette décision intervient à la suite d’une audience accordée ce samedi 11 octobre 2025 par le gouverneur à une délégation de l’Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC), conduite par son président Jean-Marie Kassamba.
La procédure judiciaire initiée contre Gauthier Sey avait conduit à son incarcération, soulevant des interrogations légitimes sur l’équilibre entre la liberté de la presse et la protection de la réputation des personnalités publiques. L’affaire, née d’une plainte déposée par le cabinet du gouverneur, avait rapidement pris une dimension symbolique, cristallisant les tensions potentielles entre le pouvoir politique et la quatrième puissance. Comment concilier le droit à l’information des citoyens avec le respect de la présomption d’innocence et de l’honneur des individus ?
L’audience de ce samedi a été décrite par les participants comme un moment de dialogue franc et constructif, durant lequel les représentants de l’UNPC ont pu exposer leurs préoccupations concernant la situation du journaliste incarcéré. La délégation de l’organisation professionnelle a plaidé en faveur d’une résolution apaisée du différend, mettant en avant les principes déontologiques qui doivent guider l’exercice du journalisme en RDC tout en rappelant l’importance de préserver les conditions nécessaires à la pratique indépendante de la profession.
La réponse du gouverneur Daniel Bumba a été saluée comme un geste d’ouverture et de compréhension mutuelle. En annonçant le retrait de la plainte, l’autorité urbaine a manifesté sa volonté de privilégier le dialogue et la conciliation plutôt que la confrontation judiciaire. Cette décision permet non seulement la libération du journaliste Gauthier Sey, mais établit également un précédent significatif dans les relations entre les institutions publiques et la presse congolaise.
L’UNPC, tout en exprimant sa gratitude pour cette attitude apaisante des autorités, a saisi l’occasion pour rappeler à l’ensemble de ses membres l’impérieuse nécessité d’un journalisme responsable, rigoureusement ancré dans le respect des règles déontologiques et éthiques. L’organisation a souligné que la crédibilité de la profession et sa capacité à jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir démocratique dépendent directement du strict respect de ces principes fondamentaux.
Cette résolution intervient dans un contexte où la question de la protection des journalistes et de la liberté de la presse en RDC continue de faire l’objet d’attention de la part des organisations nationales et internationales de défense des droits humains. L’affaire Gauthier Sey, par son dénouement positif, pourrait constituer un jalon important dans l’évolution des pratiques et des relations entre le pouvoir politique et les médias congolais.
La libération du journaliste Gauthier Sey marque ainsi le terme d’un épisode judiciaire qui avait mobilisé la communauté des journalistes et au-delà. Elle démontre l’efficacité du dialogue social et la capacité des instances représentatives de la profession, comme l’UNPC, à jouer un rôle de médiation dans la résolution des conflits opposant journalistes et personnalités publiques. Cette issue favorable renforce l’idée que la conciliation et le respect mutuel constituent des voies préférables à l’affrontement judiciaire systématique.
Au-delà de l’aspect strictement juridique, cette affaire et sa résolution posent des questions essentielles sur l’état de la démocratie congolaise et la place qu’y occupe la liberté d’expression. Le retrait de plainte par le gouverneur Daniel Bumba et la réaction responsable de l’UNPC envoient un signal fort quant à la possibilité de construire des relations équilibrées entre pouvoir politique et presse indépendante, condition sine qua non du bon fonctionnement de tout État de droit.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net