La capitale camerounaise a servi de cadre, les 6 et 7 octobre 2025, à des travaux décisifs pour l’avenir démocratique de l’Afrique centrale. Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante de la RDC et président en exercice du Réseau des organes de gestion des élections d’Afrique centrale (ROGEAC), a porté un plaidoyer vigoureux en faveur de processus électoraux inclusifs et transparents dans la sous-région.
Dans un contexte régional marqué par des scrutins souvent contestés, l’intervention du président de la CENI RDC a résonné comme un appel à la mutualisation des expériences et à l’adoption de bonnes pratiques. « Les élections ne peuvent être organisées isolément », a-t-il souligné, mettant en avant l’impérieuse nécessité d’une coopération renforcée entre les instances électorales de la région.
Le sommet de Yaoundé a constitué une opportunité stratégique pour valider la feuille de route du ROGEAC couvrant la période 2025-2030. Ce document cadre ambitionne de renforcer durablement la gouvernance électorale en Afrique centrale through des mécanismes de coordination et d’harmonisation des pratiques. Quelle portée réelle cette initiative pourra-t-elle avoir sur le terrain électoral ?
Le choix du Cameroun comme hôte de ces assises régionales n’est pas fortuit. Alors que ce pays s’apprête à organiser son élection présidentielle le 12 octobre 2025, la tenue de ce sommet a permis de conjuguer observation électorale et élaboration stratégique. Denis Kadima a précisé que cette simultanéité offrait un laboratoire d’observation unique pour les membres du ROGEAC.
La vision portée par le président de la CENI RDC s’inscrit dans une perspective de long terme. Il s’agit fondamentalement d’œuvrer à l’émergence de processus électoraux mieux organisés, véritablement inclusifs, transparents et pacifiques à travers l’ensemble de l’Afrique centrale. Cette ambition nécessitera un engagement soutenu de tous les acteurs concernés.
Les défis à relever restent considérables : comment garantir l’indépendance réelle des organes de gestion des élections ? Quels mécanismes concrets mettre en place pour assurer la transparence à chaque étape du processus électoral ? La feuille de route stratégique adoptée à Yaoundé apporte-t-elle des réponses suffisantes à ces interrogations légitimes ?
La réussite de cette initiative régionale dépendra largement de la capacité des différents pays membres à transcender leurs intérêts nationaux immédiats au profit d’une vision commune de la démocratie électorale. Le leadership exercé par Denis Kadima à travers le ROGEAC pourrait constituer un catalyseur déterminant pour cette transformation indispensable.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net