L’assemblée provinciale du Kongo Central connaît un véritable séisme politique avec l’élection ce samedi 11 octobre de Victor Nsuami Mpaka à sa présidence. Ce scrutin, organisé par la CENI Kongo Central dans des conditions pour le moins particulières, marque un tournant décisif dans la gouvernance de cette institution provinciale stratégique.
Quel sens donner à cette élection qui s’est déroulée sous haute surveillance sécuritaire? La présence massive des éléments de la Police nationale congolaise aux abords de la mairie de Matadi interroge sur la nature réelle de ce processus démocratique. Cette démonstration de force était-elle nécessaire pour garantir la sérénité du vote ou témoigne-t-elle plutôt des tensions sous-jacentes qui traversent l’institution?
Le vote de la motion Mantezolo ayant précipité la chute de l’ancien bureau trouve ici son épilogue institutionnel. Papy Mantezolo, président déchu, et Joseph Nsalambi, son vice-président évincé, ont assisté, dans quelle position mentale, à l’installation de leurs successeurs? Leur participation au scrutin, relevée par des sources locales, ajoute une dimension psychologique fascinante à ce remaniement politique.
L’élection de Victor Nsuami Mpaka, élu de la ville de Matadi, par 38 députés provinciaux convoqués par la CENI Kongo Central, consacre-t-elle l’émergence d’une nouvelle majorité? La composition du bureau élargi vient compléter cette restructuration, avec Pierre Kabangu, élu du territoire de Mbanza-Ngungu, accédant à la vice-présidence. Les trois autres postes clés – rapporteur, rapporteur adjoint et questeur – ont également connu un renouvellement complet, scellant ainsi la fin de l’ère Mantezolo.
La couverture médiatique strictement contrôlée, limitée à la RTNC, Radio Okapi et la presse de l’Assemblée provinciale, soulève des questions fondamentales sur la transparence du processus. Dans une démocratie naissante, cette restriction des accès médiatiques envoie-t-elle le bon signal aux citoyens du Kongo Central?
Le nouveau président Victor Nsuami Mpaka hérite d’une institution profondément divisée et d’un mandat lourd de défis. Sa capacité à apaiser les tensions et à restaurer la crédibilité de l’assemblée provinciale constituera le premier test de son leadership. La motion Mantezolo, qui a servi de catalyseur à cette recomposition politique, rappelle la volatilité des majorités parlementaires dans la province.
Les prochains jours seront déterminants pour évaluer la pérennité de cette nouvelle configuration politique. La CENI Kongo Central, ayant supervisé ce processus électoral controversé, devra répondre des conditions dans lesquelles s’est déroulé ce vote. L’équilibre des pouvoirs au sein de l’assemblée provinciale Kongo Central vient incontestablement d’être redéfini, mais à quel prix pour la stabilité institutionnelle?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net