La justice militaire a ordonné la libération provisoire de Me Médard Palankoy dans la nuit de mercredi à jeudi, selon des informations confirmées par des membres de sa famille. L’avocat, détenu depuis mars dernier par le Conseil national de cyberdéfense (CNC), a obtenu une ordonnance de mise en liberté assortie de plusieurs restrictions dont la nature précise n’a pas été dévoilée par les autorités judiciaires.
L’état de santé préoccupant du défenseur avait été signalé dès le mois de septembre dernier, lorsqu’il avait dû être hospitalisé dans un établissement médical de Kinshasa sous surveillance étroite. Ses proches et conseils juridiques avaient alors alerté sur la détérioration progressive de sa condition physique, évoquant même un pronostic vital potentiellement engagé en l’absence de soins appropriés.
Comment un avocat reconnu peut-il se retrouver dans une situation médicale aussi alarmante après plusieurs mois de détention ? La question demeure au cœur des préoccupations exprimées par les organisations de défense des droits humaines qui suivent ce dossier avec attention.
Le transfert de Me Palankoy vers l’hôpital s’était effectué sans que sa famille ne soit informée par les autorités du CNC, selon les déclarations recueillies auprès de ses proches. Ce n’est que par l’intermédiaire de l’établissement de soins que ceux-ci avaient appris son hospitalisation, provoquant l’indignation de son entourage immédiat.
La procédure judiciaire concernant cet avocat spécialiste des questions minières semble marquer le pas depuis plusieurs mois, ses proches indiquant qu’il n’a plus été auditionné depuis quatre mois. Cette situation interroge sur le respect des délais procéduraux et du droit à un procès équitable dans le traitement de ce dossier sensible.
Me Palankoy, connu pour avoir défendu des personnalités controversées dont Moïse Ekanga, proche collaborateur de l’ancien président Joseph Kabila, et l’homme d’affaires Dan Gertler, fait l’objet de suspicions des autorités qui l’accusent de continuer à défendre les intérêts de clients impliqués dans le conflit de l’Est du pays.
Son entourage conteste fermement ces accusations, affirmant que l’avocat est simplement poursuivi pour avoir exercé son métier dans le strict respect de la déontologie professionnelle. La défense de Me Palankoy plaide pour le transfert du dossier devant le juge naturel, estimant que la justice militaire n’est pas compétente pour traiter cette affaire.
La libération provisoire intervient dans un contexte de pressions croissantes exercées par la famille et les organisations de défense des droits humains, qui réclamaient une intervention urgente pour garantir à la fois des soins médicaux appropriés et une procédure judiciaire transparente. Les restrictions imposées dans le cadre de cette mise en liberté conditionnelle devraient faire l’objet d’un suivi attentif par les observateurs judiciaires.
Cette affaire soulève des questions fondamentales sur les conditions de détention des personnes placées sous la responsabilité du Conseil national de cyberdéfense et sur le respect des droits de la défense dans les procédures engagées par la justice militaire congolaise. La suite de la procédure permettra de déterminer si les préoccupations exprimées concernant la santé du détenu politique ont été suffisamment prises en compte par les autorités compétentes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd