Dans un contexte économique national marqué par l’instabilité des prix des denrées alimentaires, la ville de Mbuji-Mayi, capitale du Kasaï-Oriental, connaît une révolution silencieuse sur son marché du maïs. Le prix de la mesurette communément appelée « meka » a chuté de manière spectaculaire, passant de plus de 10 000 francs congolais à seulement 3 000 FC. Cette baisse historique, intervenue après plusieurs mois de flambée des prix, représente une bouffée d’oxygène pour les ménages de cette région diamantifère.
Comment expliquer cette stabilisation remarquable des prix du maïs à Mbuji-Mayi ? Le Service National, structure rattachée à la présidence de la République, a mis en œuvre une stratégie multidimensionnelle pour juguler l’inflation sur cette céréale essentielle. Le renforcement significatif du parc d’engins agricoles a permis l’extension des surfaces cultivables, particulièrement dans la zone de Kaniama-Kasese, devenue le nouveau grenier de la province.
La politique agricole mise en place a produit des résultats tangibles : Mbuji-Mayi dispose actuellement de six entrepôts contenant un stock dépassant les 10 000 tonnes de maïs. Cette abondance a créé une situation économique inédite où l’offre dépasse désormais la demande, inversant complètement la dynamique des marchés précédente. « Les transactions se déroulent maintenant avec une fluidité remarquable, les acheteurs viennent et repartent sans difficulté », témoigne un agent du Service National.
La rupture avec l’ancien système de commercialisation constitue l’un des aspects les plus innovants de cette politique. Le Service National a démantelé les circuits de revendeurs intermédiaires qui maintenaient artificiellement des prix élevés. Cette mesure courageuse a permis de rendre le service plus expéditif et surtout plus accessible aux populations vulnérables. La sécurité alimentaire au Kasaï-Oriental s’en trouve renforcée, alors que le maïs représente l’aliment de base pour une majorité de ménages.
Les bénéficiaires de cette politique expriment une satisfaction unanime. « Nous mangeons maintenant à satiété », confie une mère de famille, soulageant ainsi le budget alimentaire des ménages qui consacraient jusqu’à 70% de leurs revenus à l’achat de nourriture. Cette amélioration du pouvoir d’achat pourrait avoir des effets positifs en cascade sur l’ensemble de l’économie locale.
La situation actuelle présente un paradoxe encourageant : alors que la prochaine récolte s’annonce imminente, les stocks de l’année dernière ne sont pas encore épuisés dans les entrepôts de Mbuji-Mayi. Cette abondance durable constitue-t-elle le signe d’une nouvelle ère pour la production agricole congolaise ? Les experts économiques observent avec attention cette expérience qui pourrait servir de modèle pour d’autres régions de la RDC.
La stabilisation du prix du maïs à Mbuji-Mayi dépasse le simple cadre économique pour toucher à la souveraineté alimentaire du pays. Cette réussite démontre que des politiques publiques bien ciblées peuvent infléchir durablement les marchés et améliorer concrètement les conditions de vie des populations. Le défi maintenant consiste à pérenniser ces acquis et à étendre ce modèle à d’autres denrées de première nécessité.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd