Dans une opération conjointe d’envergure, le ministre national des Mines Louis Watum Kabamba a personnellement supervisé le démantèlement d’un vaste réseau d’exploitation minière illégale orchestré par des ressortissants chinois dans la province du Haut-Uélé. Cette intervention spectaculaire, menée aux côtés du gouverneur provincial, de députés nationaux et du Conseil provincial de sécurité, marque un tournant décisif dans la politique de sécurisation des ressources minières nationales.
Le site de Gatanga, à Watsa, appartenant officiellement à Kibali Gold Mines, était devenu le théâtre d’une exploitation sauvage où opéraient des acteurs sans titre minier ni autorisation légale de séjour. La question se pose : jusqu’où peut aller l’impunité dans le secteur minier congolais ? La réponse du ministre mines RDC fut sans équivoque : l’État reprend ses droits par la force de la loi.
Sur le terrain, les constatations révèlent l’ampleur du système mis en place par ce réseau chinois mines. Routes privées, barrières de contrôle illégales, engins lourds fonctionnant jour et nuit – toute une infrastructure parallèle échappant au contrôle étatique avait été érigée. L’Office des Routes et l’OVD, institutions régulatrices légitimes, étaient sciemment contournées, créant une zone de non-droit où prospérait l’économie informelle.
Le démantèlement site minier illégal a révélé des pratiques particulièrement préoccupantes. Au-delà du pillage des ressources en or Haut-Uélé, c’est tout un système d’exploitation humaine qui avait été instauré. Des travailleurs congolais soumis à des conditions assimilables à l’esclavage, des dommages environnementaux irréversibles, et des recettes fiscales évaporées dans les mailles d’un réseau criminel international.
Face à ce constat accablant, le ministre Watum Kabamba a pris des mesures immédiates et radicales. Arrestations des responsables, saisie de l’ensemble des équipements, arrêt total des activités illicites – l’arsenal répressif a été déployé sans concession. Cette fermeté institutionnelle envoie un signal fort à tous ceux qui croyaient pouvoir impunément spolier les richesses congolaises.
La réaction unanime des autorités provinciales et nationales présentes lors de l’opération confirme la nécessité d’une telle intervention. Le gouverneur du Haut-Uélé, les députés nationaux et le Conseil provincial de sécurité ont salué cette action comme un précédent déterminant pour la restauration de l’autorité étatique dans les zones minières. Reste à savoir si cette opération constitue un simple coup d’éclat ou l’amorce d’une politique durable de moralisation du secteur.
La déclaration du ministre des Mines résonne comme un avertissement à l’ensemble des acteurs du secteur : « L’exploitation minière doit profiter au peuple congolais, pas aux hors-la-loi ». Cette profession de foi s’inscrit dans la volonté affichée du gouvernement de faire du secteur minier un véritable levier de développement économique national. Mais comment transformer cette intention politique en réalité tangible ?
Les images aériennes du site démantelé parlent d’elles-mêmes : cratères béants, paysages défigurés, équipements abandonnés. Autant de cicatrices qui témoignent des années d’impunité et de la saignée des ressources nationales. Cette opération dans le Haut-Uélé pourrait constituer le premier acte d’une vaste campagne de assainissement du secteur minier congolais.
La détermination affichée par le ministre Watum Kabamba et l’unité manifestée par les différentes institutions congolaises lors de cette intervention laissent entrevoir la possibilité d’un changement de paradigme. La souveraineté minière de la RDC se construit aussi par de tels actes de fermeté contre les prédateurs économiques, qu’ils soient nationaux ou internationaux.
Cette opération d’envergure contre l’exploitation minière illégale dans le Haut-Uélé pose les bases d’une nouvelle gouvernance minière en RDC. Le test sera maintenant dans la pérennité de cette action et sa réplication sur l’ensemble du territoire national. La bataille pour la souveraineté minière congolaise ne fait que commencer.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd