Une récente étude scientifique vient de révéler des chiffres alarmants concernant le cancer du sein dans la province du Haut-Katanga. Les recherches menées conjointement par l’École de santé publique de l’Université de Lubumbashi et le Centre national de lutte contre le cancer démontrent que plus d’une femme sur dix dans cette région est touchée par cette maladie. Ces données préoccupantes, publiées le 6 octobre 2025, soulignent l’urgence d’une action concertée face à ce fléau sanitaire.
Mais que signifient réellement ces statistiques pour la population congolaise ? Le Dr André Kaseba, spécialiste en santé publique, apporte des précisions cruciales : « Le cancer du sein occupe actuellement la troisième position à Lubumbashi, après les cancers de la prostate et du foie. Fait notable : le sein gauche serait plus fréquemment touché que le droit. » Cette observation médicale mérite toute notre attention et soulève des questions sur les facteurs spécifiques à notre région.
Face à cette situation, les autorités sanitaires rappellent l’importance cruciale du dépistage précoce. Le Dr Jules Kalala, point focal du Centre national de lutte contre le cancer à Lubumbashi, insiste sur les mesures concrètes mises en place : « La prise en charge du cancer du sein est entièrement gratuite dans plusieurs établissements partenaires de l’État. Les cliniques universitaires, l’hôpital général Jason Sendwe, l’hôpital Gécamines Sud et le Centre hospitalier Tshisekedi Tshilombo offrent ces services essentiels à la population. »
Un aspect méconnu du cancer du sein concerne sa survenue chez les populations plus jeunes. Le docteur Olivier Kitungwa alerte la population : « Même les adolescents peuvent présenter des signes de cancer du sein, bien que l’âge moyen de diagnostic se situe autour de 49 ans. » Cette information brise le mythe selon lequel cette maladie ne toucherait que les femmes plus âgées. De plus, contrairement aux idées reçues, les hommes peuvent également être affectés par ce type de cancer, bien que dans une proportion moindre.
Comment expliquer cette prévalence élevée dans le Haut-Katanga ? Plusieurs facteurs pourraient être en cause, incluant les habitudes alimentaires, les facteurs environnementaux et peut-être certaines spécificités génétiques de la population locale. Les experts soulignent cependant que le manque de dépistage systématique contribue largement à ces chiffres alarmants. Beaucoup de cas ne sont détectés qu’à un stade avancé, réduisant ainsi les chances de guérison complète.
La campagne « Octobre Rose », lancée simultanément avec la publication de ces résultats, vise justement à inverser cette tendance. Cette initiative de sensibilisation massive encourage hommes et femmes à se faire dépister volontairement et précocement. Les spécialistes rappellent que détecté tôt, le cancer du sein se soigne dans plus de 90% des cas. Or, dans la pratique congolaise, nombreux sont ceux qui consultent trop tardivement.
Quels sont les signes qui doivent alerter ? Toute masse inhabituelle dans le sein, des modifications de la peau ou du mamelon, des écoulements spontanés ou des douleurs persistantes doivent conduire à une consultation médicale urgente. L’auto-palpation régulière représente le premier geste de prévention que chaque femme devrait adopter dès l’âge de 25 ans.
Au-delà des aspects purement médicaux, cette étude interpelle toute la société congolaise sur l’importance d’investir dans la prévention. Les statistiques cancer sein femmes dans notre pays appellent à une mobilisation générale. Les autorités sanitaires, les organisations non gouvernementales et la société civile doivent unir leurs efforts pour améliorer l’accès au dépistage et aux traitements.
La route vers une meilleure prise en charge du cancer du sein en RDC reste longue, mais des progrès significatifs sont possibles. L’engagement des professionnels de santé, couplé à une conscientisation accrue de la population, pourrait sensiblement améliorer le pronostic de cette maladie dans les années à venir. Chaque citoyen a un rôle à jouer dans ce combat collectif pour la santé publique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net