L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a officiellement tourné la page d’une année de turbulences internes lors d’une cérémonie de réconciliation historique ce samedi 4 octobre 2025. Cet événement politique majeur, attendu par l’ensemble de la classe politique congolaise, marque-t-il pour autant la fin définitive des dissensions au sein du parti présidentiel ? La question mérite d’être posée, tant les blessures infligées à l’unité du parti durant ces douze mois de crise semblent profondes.
Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, a présenté des excuses publiques et solennelles au chef de l’État Félix Tshisekedi et au peuple congolais. « Nous remercions premièrement le chef de l’État et nous lui présentons nos excuses au nom de tous les cadres du parti », a déclaré le numéro deux du parti, dans un geste d’humilité politique rare dans l’histoire récente de la formation. Ces excuses d’Augustin Kabuya représentent-elles une simple opération de communication ou traduisent-elles une véritable prise de conscience des responsables udepistes ?
Le discours du secrétaire général adjoint Déo Buzibu a apporté un élément de réponse significatif. En affirmant avec force qu’« il n’y a qu’un seul secrétaire général au sein de notre parti : le député national Augustin Kabuya », il a mis un terme aux spéculations sur d’éventuels conflits de leadership. Cette déclaration ferme participe d’une stratégie claire de restauration de l’autorité au sein de l’appareil partisan. Les tensions au sein du parti présidentiel ont-elles véritablement disparu ou simplement été temporairement contenues ?
Le processus de réconciliation UDPS, placé sous la supervision du Dr Eteni Longondo, président du comité d’accompagnement, semble suivre son cours méthodiquement. La persistance de ce comité démontre la volonté d’instaurer une réconciliation durable plutôt qu’un simple pansement sur une jambe de bois. Cette approche structurée témoigne d’une maturité politique certaine, mais suffira-t-elle à recréer la cohésion nécessaire en vue des échéances électorales futures ?
L’annonce d’un congrès national de l’UDPS prévu fin 2025 constitue l’élément le plus stratégique de ce processus de refondation. Ce congrès UDPS 2025 devra permettre l’élection de nouveaux dirigeants et poser les bases d’un parti renouvelé, conformément aux orientations de la haute hiérarchie. Le président Tshisekedi joue ici son crédit politique : sa capacité à imposer une ligne claire et un leadership incontesté sera déterminante pour l’avenir de sa formation politique.
La réconciliation UDPS dépasse le simple cadre partisan pour revêtir une dimension nationale. En tant que parti au pouvoir, la stabilité de l’UDPS conditionne en partie celle des institutions congolaises. Les excuses présentées par Augustin Kabuya s’inscrivent dans cette logique de responsabilité politique élargie. Le peuple congolais, témoin de ces dissensions internes, attend désormais des actes concrets et une gouvernance unie.
Reste que le chemin vers l’unité totale semble encore semé d’embûches. Les divergences qui ont secoué le parti pendant une année entière ont laissé des traces indélébiles. La véritable réconciliation pourra-t-elle s’opérer simplement par des déclarations d’intention et des cérémonies protocolaires ? L’épreuve de vérité viendra incontestablement lors du congrès de fin d’année, où les équilibres internes et les rapports de force se redéfiniront concrètement.
La capacité de Félix Tshisekedi à imposer sa vision et son leadership au sein de l’UDPS constituera le véritable test de cette réconciliation. Le président congolais pourra-t-il transformer cette trêve apparente en paix durable ? L’enjeu dépasse largement le cadre du parti pour concerner la stabilité de l’ensemble de l’échiquier politique congolais. Les prochains mois diront si cette réconciliation UDPS marque un nouveau départ ou simplement une parenthèse dans les tensions du parti présidentiel.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
